Une pétition secoue actuellement le paysage politique tchadien. Un groupe d’opposants et d’organisations de la société civile au Tchad cherche à récuser le président congolais Félix Tshisekedi, qui a été désigné comme le facilitateur de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Cette initiative a suscité un débat animé à N’Djamena, d’autant plus qu’elle survient après le report du retour prévu de l’opposant Succès Masra.
Cette pétition a pour objectif de recueillir 200 signatures, et en seulement trois jours, elle en compte déjà plus de 100. Les initiateurs de la pétition reprochent à Félix Tshisekedi d’avoir soutenu les actions entreprises par le régime au pouvoir depuis son arrivée au pouvoir. Ils estiment que sa médiation n’a pas été constructive, mais plutôt teintée d’hypocrisie. L’un des leaders de l’opposition, Yaya Dillo, déclare : “Nous ferons tout pour que le fameux principe de subsidiarité ne fonctionne pas au Tchad.”
Jean-Bernard Badaré, porte-parole du Mouvement Patriotique du Salut (MPS), le parti du défunt président Idriss Déby, qui soutient son fils, qualifie cette agitation de stérile. Selon lui, Félix Tshisekedi a été nommé facilitateur par la CEEAC et exécute son travail conformément à cette désignation. Il estime que ceux qui tablent sur l’échec de la médiation se trompent, et que celle-ci connaîtra un succès inévitable.
De nombreux observateurs estimaient que la visite de Félix Tshisekedi à N’Djamena en juillet visait à trouver une solution à la crise politique au Tchad. Cependant, certains constatent que la situation s’est détériorée depuis sa médiation. Si sa mission avait été couronnée de succès, le climat politique au Tchad serait aujourd’hui plus apaisé, et l’opposant Succès Masra aurait pu rentrer sans encombre, comme il l’avait prévu.