Au Mali, la controverse a éclaté concernant les avantages financiers accordés aux membres du Conseil national de transition (CNT). Suite à des révélations sur une nouvelle loi régissant ces émoluments, la Cour constitutionnelle, dans un arrêt du 18 avril rendu public le 25 avril, a exigé des explications détaillées sur les indemnités perçues par les conseillers du CNT.
Cette demande de la Cour fait suite à la promulgation, en novembre 2023, d’une loi qui définit les frais de représentation, de logement, de transport et d’autres bénéfices pour les membres du CNT. Votée à huis clos, cette législation a soulevé un tollé parmi les citoyens et les partis politiques, notamment en raison de la manière discrète dont elle a été adoptée.
Le CNT, établi comme organe législatif temporaire remplaçant l’Assemblée nationale dissoute, fonctionne sans élection depuis près de quatre ans. Ses membres sont nommés par les autorités militaires, ce qui soulève des questions sur leur légitimité et le contrôle démocratique. Ce contexte est encore aggravé par les défis économiques et sécuritaires que rencontre le Mali, rendant les avantages des conseillers particulièrement frappants.
L’opinion publique, déjà mise à l’épreuve par des difficultés telles que les délestages et la vie chère, perçoit ces indemnités comme un fardeau injuste. Des acteurs politiques ont également qualifié ces attributions d’« indécentes », les jugeant disproportionnées par rapport à la situation générale du pays.
Certains membres du CNT se défendent en affirmant que ces indemnités ne sont ni nouvelles ni augmentées, mais qu’elles sont simplement une formalisation de pratiques déjà existantes. Ils argumentent que cette mesure apporterait plus de transparence dans la gestion des fonds publics.
La situation actuelle teste les principes de gouvernance et de transparence au Mali. L’issue de cette enquête pourrait avoir des répercussions significatives sur la perception de la légitimité du CNT et sur la confiance envers les institutions transitoires en période de crise. La Cour constitutionnelle joue donc un rôle crucial en demandant des comptes sur ces pratiques controversées.