Le président français s’exprimait ce dimanche 23 octobre à l’ouverture d’une rencontre internationale pour la paix organisée à Rome par la communauté catholique Sant’Egidio.
« À un moment, en fonction de l’évolution des choses et quand le peuple ukrainien et ses dirigeants l’auront décidé, dans les termes qu’ils auront décidés, la paix se bâtira avec l’autre, qui est l’ennemi d’aujourd’hui, autour d’une table », a affirmé Emmanuel Macron lors d’un discours à l’ouverture du sommet international pour la paix organisé par la communauté catholique italienne Sant’Egidio.
« La paix ne peut pas être la loi du plus fort », a insisté le président français. « Les Ukrainiens se battent pour sauver leur liberté », a-t-il rappelé. « Une paix est possible, mais quand les Ukrainiens le décideront et quand elle respectera cette dignité et cette souveraineté ».
Tout en soutenant diplomatiquement et militairement l’Ukraine, le chef de l’État français assume depuis le début du conflit ukrainien en février de continuer à parler à son homologue russe Vladimir Poutine, à la différence d’autres dirigeants occidentaux et notamment du président américain Joe Biden. Il a encore plaidé, vendredi à Bruxelles, pour que Kiev et Moscou reviennent « autour de la table » lorsque ce sera « acceptable » pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky – mais aussi « le plus tôt possible ».
Cette position a parfois été critiquée et Emmanuel Macron a profité de son discours de dimanche pour la justifier devant des centaines de responsables politiques et religieux du monde entier réunis pour ce forum de trois jours. « Parler de paix et appeler à la paix aujourd’hui peut avoir quelque chose d’insupportable pour celles et ceux qui se battent pour leur liberté, et (leur) donner le sentiment d’être en quelque sorte trahis », a ainsi reconnu le président français. Mais il a martelé qu’il fallait avoir le « courage » de « vouloir la paix », même si « imaginer la paix en temps de guerre » est « le plus grand des impensables ».
Dans un plaidoyer pour « l’universalisme », Emmanuel Macron, qui s’est présenté comme « le président d’une République laïque qui a une histoire parfois complexe avec les religions », a demandé à ces dernières de « résister ». Selon le président français, les religions peuvent alimenter le multilatéralisme. « Elles contribuent à construire la trame de nos sociétés, à établir les relations entre les individus », a-t-il fait valoir.
Le chef de l’État français est arrivé dimanche après-midi à Rome, où il sera reçu ce lundi matin par le pape François pour une audience privée au Vatican, la troisième entre les deux hommes depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017. À la fin de son discours, il a révélé qu’il offrira au souverain pontife une édition de l’ouvrage d’Emmanuel Kant Projet de paix perpétuelle.
(Avec AFP)