Le Canada a longtemps été considéré comme un endroit accueillant pour les immigrés, mais aujourd’hui, cette image commence à changer. Sultana Jahangir, une travailleuse sociale à Toronto, remarque que les nouveaux arrivants, en particulier les femmes d’Asie du Sud, ont de plus en plus de mal à s’installer et à trouver un emploi. Cela montre que de plus en plus de Canadiens voient les nouveaux immigrés comme des rivaux, et cela affecte l’attitude générale envers l’immigration.
Selon des experts, l’arrivée massive de personnes étrangères au cours des trois dernières années a contribué à ce changement d’opinion. La population du Canada a atteint 41 millions de personnes en 2024, ce qui est une augmentation importante. Cette croissance aide l’économie et compense le manque de main-d’œuvre, mais elle a aussi mis une pression énorme sur les infrastructures du pays, comme les logements et les services de santé.
Par le passé, le Canada était reconnu pour sa politique d’immigration ouverte et accueillante, surtout comparé à d’autres pays occidentaux qui ont parfois des politiques plus strictes. En 2019, un sondage Gallup montrait que le Canada était en tête du soutien à l’immigration dans le monde. Mais selon un sondage d’Environics de septembre 2024, la majorité des Canadiens pensent maintenant que le pays accueille trop d’immigrés. Cela montre que beaucoup de gens ressentent une compétition croissante pour les ressources disponibles.
En réponse à cette situation, le gouvernement de Justin Trudeau a décidé de réduire les quotas d’immigration pour les trois prochaines années. Cette décision vise à trouver un “juste équilibre” entre le nombre de personnes accueillies et la capacité du pays à les intégrer. Cependant, cette mesure est critiquée par des personnes comme Daniel Bernhard, directeur de l’Institut pour la citoyenneté canadienne, qui pense que le gouvernement blâme l’immigration pour cacher ses propres problèmes dans la gestion des services publics.
Il y a encore des Canadiens qui soutiennent les immigrés qui sont déjà installés, mais ils sont plus critiques envers les nouveaux arrivants. Cette distinction devient cependant de plus en plus fragile. Des témoignages comme celui de Sultana Jahangir montrent que les conditions de vie des nouveaux arrivants se détériorent, avec des femmes parfois obligées de louer des lits à la demi-journée pour économiser sur le logement. Victoria Esses, professeure de psychologie à l’Université Western de l’Ontario, avertit que ce genre de discours pourrait rendre encore plus négative la perception des immigrés.
En réduisant les quotas, le gouvernement espère calmer les inquiétudes, mais cela pourrait aussi nuire à l’image du Canada comme un pays tolérant. Beaucoup pensent qu’il faut trouver un équilibre entre aider la population locale et accueillir de nouveaux arrivants. Mais sans une politique plus claire et une communication transparente, il y a un risque de créer des divisions dans la société canadienne.