Le Tchad a engagé une profonde révision de sa carte diplomatique, annoncée le 6 septembre par le ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Tchadiens de l’étranger. Cette initiative, présentée comme une démarche de rationalisation des ressources et d’adaptation aux priorités stratégiques du pays, se traduit à la fois par la fermeture de certaines représentations diplomatiques et l’ouverture de nouvelles implantations ciblées.
Parmi les principales mesures, la fermeture de l’ambassade du Tchad en Côte d’Ivoire a été actée. La représentation diplomatique tchadienne à Abidjan sera désormais couverte par l’ambassade basée à Cotonou, au Bénin. Le gouvernement tchadien a toutefois tenu à rassurer : cette réorganisation ne remet pas en cause les liens historiques et les relations amicales qui unissent les deux pays.
Une décision similaire concerne l’ambassade du Tchad au Gabon, dont les fonctions diplomatiques seront désormais assurées depuis Malabo, en Guinée équatoriale. Dans une correspondance adressée au président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema, le ministre tchadien des Affaires étrangères a précisé que cette mesure n’est dictée par aucune tension diplomatique, mais s’inscrit dans un vaste plan de restructuration. L’ambassade de Malabo aura également la charge du suivi des relations entre le Tchad et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), dont le siège se trouve à Libreville.
D’autres représentations sont également concernées. À Istanbul, le consulat général du Tchad a officiellement cessé ses activités. Désormais, les affaires consulaires pour la Turquie seront prises en charge par l’ambassade du Tchad à Ankara. Cette consolidation vise à renforcer l’efficacité de la représentation diplomatique dans un pays qualifié de “partenaire stratégique”.
L’ambassade du Tchad en Israël figure aussi parmi les chancelleries concernées par les fermetures. La mission diplomatique de Tel-Aviv a été suspendue, une décision motivée essentiellement par des contraintes budgétaires, selon les autorités tchadiennes.
En parallèle à ces fermetures, le Tchad entend renforcer sa présence dans d’autres zones jugées prioritaires. Un consulat général sera ainsi ouvert à Kigali, au Rwanda. Placé sous la tutelle de l’ambassade du Tchad à Brazzaville, ce nouveau poste vise à intensifier les échanges économiques, culturels et consulaires avec le pays des Mille Collines.
Cette réorganisation de la diplomatie tchadienne s’inscrit dans une logique d’optimisation des ressources et d’adaptation à un contexte international en constante évolution. Le gouvernement affirme vouloir maintenir des relations solides et dynamiques avec l’ensemble de ses partenaires, tout en modernisant les outils de sa politique étrangère. La réduction des coûts, la concentration des moyens et la diversification des partenariats régionaux apparaissent comme les lignes directrices de cette nouvelle orientation.