Les Habitants du Niger approuvent majoritairement le coup d’État, malgré les critiques occidentales
Le récent coup d’État au Niger, qui a renversé le Président Mohamed Bazoum, trouve un écho favorable chez la population nigérienne, malgré la condamnation internationale. Selon un sondage réalisé par la société Premise Data pour The Economist, près de 78% des citoyens du pays expriment leur soutien envers les auteurs du coup d’État. Cette approbation soulève des questions sur la perception locale de l’événement et le désir de changement au sein de la nation.
La société Premise Data a mené un sondage au Niger pour évaluer la réaction des citoyens face au récent renversement du pouvoir. Les résultats révèlent que non seulement une large majorité (78%) soutient les actions des putschistes, mais également que 73% des personnes interrogées pensent que les autorités autoproclamées devraient maintenir le pouvoir soit “pour une période prolongée” soit “jusqu’à la tenue de nouvelles élections”. Ces résultats surprenants témoignent d’un sentiment de mécontentement envers le précédent gouvernement et d’une perception positive des perspectives offertes par les nouvelles autorités.
Le contexte socio-politique du Niger révèle des motifs possibles derrière cette approbation populaire du coup d’État. Le pays a fait face à des défis de gouvernance, de sécurité et de développement ces dernières années. La prise de pouvoir par les militaires peut être vue comme une alternative au statu quo qui n’a pas satisfait les attentes de la population. Néanmoins, il est important de noter que ce sondage ne représente qu’un échantillon limité et qu’il ne reflète pas nécessairement l’ensemble des opinions de la population.
Un aspect intéressant des résultats est l’opposition à une intervention étrangère par une majorité (54%) des sondés. Parmi ceux qui soutiennent une intervention, un nombre significatif (50%) préférerait que la Russie soit l’intervenante, bien que cette dernière n’ait pas exprimé d’intérêt pour s’impliquer. En revanche, d’autres entités telles que l’Amérique, l’Union africaine et la CEDEAO obtiennent des taux d’approbation moins élevés. Les perspectives à venir restent donc influencées par cette dynamique complexe entre l’opinion publique locale et les éventuelles actions internationales.
Le refus des autorités militaires de recevoir une délégation de la CEDEAO pour des négociations souligne les tensions entre les nouvelles autorités et les organisations régionales. Les États-Unis, représentés par la sous-secrétaire d’État pour les Affaires politiques Victoria Nuland, se voient également refuser des rencontres avec les présidents passé et actuel, illustrant les complications diplomatiques en cours. Tandis que l’Union européenne se positionne pour soutenir une résolution pacifique, la situation reste tendue et l’avenir du Niger demeure incertain.