Le Conseil constitutionnel du Cameroun a tranché : Maurice Kamto ne pourra pas participer à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. Le recours déposé par l’opposant a été jugé « non fondé » lors de l’audience du 5 août, confirmant ainsi la décision initiale d’invalidation prononcée le 26 juillet par le Conseil électoral. Cette décision est irrévocable.
Malgré un plaidoyer intense présenté par ses avocats le 4 août, Kamto n’a pas réussi à inverser la tendance. Son exclusion est désormais actée, mettant un terme à sa stratégie pour revenir sur la scène politique nationale. L’ancien président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), contraint de se tourner vers le Manidem en raison des obstacles administratifs liés à son ancien parti, voit ainsi s’effondrer son ambition de défier Paul Biya.
Cette issue marque l’épilogue d’un bras de fer entamé depuis plus d’un an. Le MRC, qui avait boycotté les municipales et législatives de 2020, ne disposait d’aucun élu, condition pourtant cruciale pour valider une candidature présidentielle. Craignant une invalidation orchestrée par le ministère de l’Administration territoriale, Kamto avait tenté de contourner l’obstacle en se ralliant au Manidem. Mais cette manœuvre a provoqué un conflit interne : deux candidatures concurrentes ont été présentées sous la même bannière, ce qui viole la loi électorale.
L’exclusion de Kamto risque de fragiliser davantage une opposition déjà divisée et affaiblie par les pressions politiques. À deux mois du scrutin, la question reste ouverte sur la capacité des autres partis à former un front commun pour peser face au régime de Paul Biya, au pouvoir depuis plus de 40 ans.
Le rejet de Kamto pourrait démobiliser une partie de l’électorat urbain et jeune qui voyait en lui l’un des rares adversaires crédibles du régime. Mais il pourrait aussi pousser certains mouvements de la société civile à redoubler d’efforts pour exiger plus de transparence et d’équité dans le processus électoral.
Pour les partisans de Kamto, cette invalidation illustre l’instrumentalisation des institutions par le pouvoir en place. Du côté des autorités, on insiste sur le respect strict de la loi électorale et sur l’impartialité du Conseil constitutionnel. Les prochains jours seront déterminants pour mesurer la capacité des opposants à transformer ce revers en une dynamique politique alternative.