À Madagascar, la crise politique persiste, alors que le pays se prépare pour les élections présidentielles. Au cœur de cette crise se trouve le « collectif des 11 », regroupant les candidats de l’opposition, en conflit avec le gouvernement d’intérim dirigé par le Premier ministre et président par intérim, Christian Ntsay.
Jeudi dernier, Christian Ntsay a catégoriquement rejeté toute tentative de médiation par les institutions religieuses. Lors d’un déplacement en province pour lancer la construction d’un barrage, il a déclaré que l’État ne tolérerait aucun acte visant à fomenter des crises. Bien qu’il n’ait pas explicitement mentionné le Conseil œcuménique des Églises chrétiennes de Madagascar (FFKM), il a clairement écarté l’idée d’une médiation parallèle de leur part.
La situation politique tendue à Madagascar a suscité l’inquiétude des dirigeants religieux qui cherchent à jouer un rôle de médiateurs entre les candidats de l’opposition et le président sortant, Andry Rajoelina. Malgré leurs efforts, ils n’ont pas réussi à réunir les deux parties autour de la table et ont tenté de les encourager à faire des concessions.
Le Premier ministre, Christian Ntsay, a clairement indiqué que la seule entité reconnue pour l’organisation des élections est la Commission électorale nationale indépendante (CENI), même si cette institution est massivement rejetée par l’opposition. Cette position ferme risque d’accentuer la tension politique à l’approche du premier tour du scrutin présidentiel.
Vendredi dernier, à la veille d’une marche pacifique prévue par le « collectif des 11 », le préfet de police d’Antananarivo a annoncé un couvre-feu, qui a été levé peu de temps après. Cette décision a suscité des doutes parmi plusieurs candidats, qui n’ont pas été convaincus par cette proposition de rassemblement au Coliseum d’Antsonjombe, annoncée tard dans la soirée. La situation politique à Madagascar reste donc incertaine, avec des élections présidentielles qui s’annoncent sous une atmosphère tendue.