Ce samedi 12 avril 2025, les Gabonais sont appelés à voter pour leur prochain président, dans un climat marqué par les tensions de la présidentielle précédente. Quelque 920 000 électeurs se rendent dans les bureaux de vote, répartis sur l’ensemble du territoire national. Parmi les huit candidats, figure Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition, qui cherche à officialiser son pouvoir au terme d’une campagne électorale courte mais intense.
Les bureaux de vote ont ouvert tôt ce matin, notamment dans le 4e arrondissement de Libreville, à la cité Damas, où les électeurs ont commencé à faire la queue dès l’aube. Les autorités électorales ont déployé des moyens logistiques considérables pour assurer le bon déroulement du scrutin. Des agents ont travaillé toute la nuit, avec le soutien des forces armées, pour acheminer les urnes, isoloirs et autres matériels nécessaires. À Libreville, au lycée Léon Mba, un centre de vote majeur, des files d’attente se sont rapidement formées, signe d’une participation attendue en nombre.
Le scrutin, qui se déroule sur une seule journée, constitue un moment clé pour le pays. Il s’agit d’une élection anticipée, prévue initialement pour août, mais avancée sous la pression du calendrier de la transition. Le gouvernement de transition, dirigé par Oligui Nguema, a pris des mesures pour encourager la participation des citoyens, en déclarant une journée fériée et en rendant les transports gratuits. Ces mesures visent à garantir une forte affluence, un enjeu crucial dans un contexte où l’abstention pourrait fausser la légitimité des résultats.
Le contexte politique autour de cette présidentielle reste chargé. En effet, cette élection survient après la fin du long règne d’Ali Bongo, dont le départ à la suite de la contestée présidentielle de 2023 a bouleversé l’ordre établi. L’actuelle transition, marquée par une promesse de réformes profondes, s’est vue confrontée à des critiques sur son autorité, notamment en raison de l’absence de véritable compétition électorale. En dépit de la pluralité des candidats, la campagne a été dominée par l’omniprésence d’Oligui Nguema, avec des difficultés pour les autres prétendants à se faire entendre.
Les perspectives qui s’ouvrent pour le Gabon après ce scrutin sont incertaines. Si la participation est élevée et que l’élection se déroule de manière transparente, elle pourrait marquer le début d’une nouvelle ère pour le pays, avec des réformes politiques et économiques importantes. Toutefois, un faible taux de participation ou des accusations de fraude pourraient fragiliser l’issue du scrutin et prolonger les tensions qui traversent la société gabonaise.
Dans les heures qui suivent l’ouverture des bureaux de vote, les autorités gabonaises restent vigilantes, avec une surveillance renforcée des différents centres de vote. Des observateurs locaux et internationaux sont présents pour assurer la transparence du processus. Ce scrutin représente bien plus qu’un simple choix de président : il est aussi un test pour la transition politique du Gabon et un marqueur essentiel dans l’histoire récente du pays.