La ministre française de la Culture, Rachida Dati, a effectué lundi 17 février une visite qualifiée d’« historique » dans le territoire contesté du Sahara occidental. Ce déplacement marque une première, puisqu’aucun responsable français n’avait auparavant foulé le sol des provinces du Sud, illustrant ainsi l’engagement croissant de Paris dans la région.
Au cours de son passage, Rachida Dati a inauguré un centre culturel à Laâyoune, symbole de la coopération franco-marocaine. Cette initiative s’inscrit dans une démarche visant à renforcer les liens culturels entre les deux nations et à affirmer, selon la ministre, que « le présent et l’avenir de cette région s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ».
Le Sahara occidental, vaste étendue désertique contrôlée à près de 80 % par le Maroc, demeure au cœur d’un litige depuis 50 ans avec les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie. Le différend trouve ses racines dans un cessez-le-feu de 1991, assorti d’un référendum d’autodétermination qui ne s’est jamais concrétisé, et qui continue de nourrir les tensions régionales.
L’engagement de la France se précise avec le soutien appuyé, depuis juillet, du président Emmanuel Macron à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine. Cette nouvelle orientation, qui rompt avec la position historique favorable au processus de l’ONU, ouvre la voie à une reconfiguration diplomatique tant au sein des instances internationales qu’auprès des partenaires européens.
La visite de Rachida Dati ne se limite pas à une simple manifestation culturelle. L’installation prochaine d’une antenne de l’Alliance française à Laâyoune promet de favoriser des échanges artistiques et éducatifs, renforçant ainsi la présence culturelle française tout en s’inscrivant dans une démarche de coopération bilatérale. La ministre a souligné son attachement personnel au Maroc, évoquant ses origines familiales et l’importance symbolique de cette mission.
En compagnie de son homologue marocain, Mehdi Bensaïd, la ministre s’est rendue à Dakhla pour inaugurer une annexe de l’Institut supérieur des métiers du cinéma. Selon un communiqué du ministère de la Culture marocain, cette visite revêt une dimension politique forte, traduisant la reconnaissance par la France de la pleine souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud. Ce geste, à la fois culturel et diplomatique, pourrait bien influencer la dynamique future des négociations sur ce dossier sensible.