Le président Cyril Ramaphosa a déclaré que l’Afrique du Sud poursuivait activement ses efforts pour contribuer à la fin de la guerre en Ukraine. Dans une adresse à la nation, il a insisté sur l’importance pour Pretoria de jouer un rôle de médiateur reconnu aussi bien par Moscou que par Kiev, rappelant que son pays fait partie d’une initiative de dirigeants africains engagés dans cette mission de paix.
Ramaphosa a souligné que l’Afrique du Sud « joue un rôle constructif », en poursuivant un dialogue bilatéral avec les deux parties belligérantes. Selon lui, cette démarche illustre la volonté de Pretoria de favoriser des canaux de discussion dans un conflit où les médiations crédibles restent rares. Il a rappelé que l’engagement sud-africain s’inscrit dans une vision plus large de promotion du multilatéralisme et de recherche de solutions pacifiques aux crises internationales.
La posture actuelle s’inscrit dans une tradition héritée de Nelson Mandela, qui voyait dans l’Afrique du Sud un pont entre le Sud global et le Nord développé. Ce rôle particulier découle de l’histoire même du pays, marqué par la lutte contre l’apartheid et par une diplomatie qui s’est progressivement affirmée sur la scène mondiale. Pretoria cherche ainsi à concilier sa proximité avec les pays émergents et son appartenance à des forums où siègent les grandes puissances.
Reste à savoir si cette médiation pourra réellement produire des avancées. La guerre en Ukraine, marquée par l’enlisement militaire et la radicalisation des positions, rend difficile toute percée diplomatique. Toutefois, la présence de l’Afrique du Sud dans ce dossier témoigne de la volonté croissante des pays africains de s’affirmer comme des acteurs de la paix, capables de proposer des alternatives aux solutions imposées par les grandes puissances occidentales ou orientales.
Si Pretoria insiste sur son rôle de facilitateur, certains observateurs estiment que son influence réelle reste limitée, tant les équilibres géopolitiques sont dominés par l’OTAN, la Russie et les grandes puissances régionales. L’Afrique du Sud doit donc prouver que sa voix peut peser, au-delà de la symbolique, dans un processus où les intérêts stratégiques et économiques priment souvent sur les appels à la paix.
Pour Ramaphosa, maintenir cette ligne diplomatique, même sans résultats immédiats, est essentiel pour conforter le statut international de son pays. En défendant le multilatéralisme et en s’inscrivant dans une tradition de médiation, Pretoria espère renforcer son image de puissance émergente capable de peser dans les grandes crises mondiales. La guerre en Ukraine devient ainsi un terrain où l’Afrique du Sud tente de montrer qu’elle peut être écoutée et prise au sérieux.