Deux semaines après l’entrée du M23 et des soldats rwandais dans la ville, la population de Goma vit toujours dans l’angoisse. Malgré les efforts annoncés pour stabiliser la situation, la criminalité reste prégnante, avec des vols, des pillages et une incertitude quotidienne qui pèsent lourdement sur les habitants.
Les nuits sont devenues synonymes de danger pour les Gomatraciens. Le bruit des coups de feu résonne régulièrement, alimentant la peur et l’incertitude. Des armes abandonnées par des mercenaires circulent dans la ville, facilitant les agressions et les attaques. “On ne sait pas trop ce qu’il se passe ici”, témoigne une résidente, inquiète des embuscades signalées chaque nuit.
Le M23, qui contrôle désormais la ville, affirme avoir levé les restrictions de circulation et instauré une force d’intervention pour répondre aux urgences. “Le grand problème reste l’insécurité”, admet un commerçant, tout en reconnaissant que la mise en place d’un numéro d’urgence par le M23 offre une légère amélioration. Cependant, pour beaucoup, cette initiative reste insuffisante face à l’ampleur des violences.
La présence du M23 ne semble pas calmer les tensions. En plus de l’insécurité, la crise économique et alimentaire s’aggrave. “Nous souffrons vraiment beaucoup, rien ne va ici”, confie un habitant, témoignant des assassinats nocturnes et du désarroi général. Le marché noir prospère alors que les prix des produits de base flambent.
La fermeture de l’aéroport international et des banques accentue le sentiment d’isolement de Goma. Les habitants, déjà éprouvés, attendent avec impatience une réouverture qui pourrait leur permettre d’accéder à des ressources financières et de fuir, pour certains, une ville devenue trop dangereuse.
Malgré les déclarations du M23, la stabilisation de la ville semble encore lointaine. L’avenir de Goma reste suspendu aux négociations régionales et aux éventuelles interventions internationales. En attendant, les habitants s’adaptent comme ils peuvent à une vie marquée par l’insécurité, l’angoisse et le manque de perspectives.