La réunion entre les représentants de l’Église du Christ au Congo (ECC) et le président ougandais Yoweri Museveni a été qualifiée de « globalement bien passée » par le Pasteur Eric Nsenga, porte-parole de l’Église. Museveni, qui a exprimé son soutien aux démarches des religieux, a cherché à apaiser les inquiétudes concernant la présence de l’armée ougandaise sur le sol congolais. Il a affirmé que toutes les actions entreprises étaient menées en collaboration avec le gouvernement de Kinshasa, tout en rassurant sur l’absence de tout projet de balkanisation du pays. Selon lui, la solution à la crise réside dans une gestion congolaise du pays, afin de mettre fin au conflit.
La position de Yoweri Museveni sur la situation en République Démocratique du Congo (RDC) et son implication dans le conflit de l’Est continuent de susciter des débats. Bien que sa rencontre avec l’ECC ait été vue comme un pas important vers la paix, sa politique est perçue de manière ambiguë. Le président ougandais a fait des déclarations favorables à un dialogue direct entre le gouvernement congolais et l’AFC/M23, un groupe rebelle soutenu par le Rwanda. Cette proposition a été fermement rejetée par les autorités congolaises, qui dénoncent l’ambiguïté de l’Ouganda dans la crise, en particulier en raison de ses liens avec Kigali.
Certaines figures politiques congolaises, dont des membres de l’Assemblée nationale, accusent le gouvernement ougandais de mener une politique contradictoire. En effet, plusieurs responsables militaires ougandais ont exprimé leur soutien au Rwanda, malgré la présence des troupes ougandaises dans l’est de la RDC en vertu d’un accord militaire avec Kinshasa. De plus, les autorités congolaises reprochent à Museveni d’avoir facilité les rencontres entre ses services et les représentants de l’AFC/M23, exacerbant ainsi les tensions.
Les discussions des religieux se sont également orientées vers les exilés congolais en Ouganda, notamment Thomas Lubanga, ancien chef de guerre et actuel dirigeant de la Convention pour la révolution populaire (CRP). Accusé d’entretenir des liens avec l’AFC/M23, Lubanga s’est présenté comme président de ce groupe d’exilés, qui inclut des députés provinciaux, des médecins, des avocats et des militaires. Cette rencontre a mis en lumière les alliances complexes et les figures politiques controversées impliquées dans la dynamique de la crise congolaise.
Avant de finaliser leur rapport, les représentants des églises congolaises espèrent rencontrer plusieurs leaders africains influents, dont João Lourenço, président de l’Union africaine, ainsi que les présidents Emmerson Mnangagwa du Zimbabwe et Evariste Ndayishimiye du Burundi. Ces rencontres sont vues comme cruciales pour renforcer l’engagement des dirigeants africains envers une résolution durable du conflit en RDC.