En République démocratique du Congo (RDC), l’opposition reste divisée sur la désignation de son chef de file – un porte-parole prévu depuis 2007 mais jamais mis en place en raison de profondes divergences. Le camp de l’opposant Moïse Katumbi a relancé la procédure ce mois-ci, mais a été immédiatement confronté à l’opposition de Martin Fayulu, dont la coalition avait boycotté les législatives. Cette semaine, d’autres figures de l’opposition ont également exprimé leur position sur le sujet.
Le porte-parole de l’opposition en RDC est désigné par les députés et sénateurs de l’opposition au Parlement. Il occupe un poste équivalent à celui de ministre d’État, avec un budget annuel de centaines de milliers de dollars. Dans cette démarche, Moïse Katumbi a reçu le soutien des anciens Premiers ministres Matata Mponyo et Adolphe Muzito, qui sont représentés à l’Assemblée nationale. Cependant, les deux opposants n’ont que quatre députés, tandis que Moïse Katumbi en compte une vingtaine.
La création du poste de porte-parole de l’opposition a été prévue en 2007 dans le cadre des réformes politiques visant à structurer l’opposition en RDC. Cependant, des divergences politiques et des rivalités personnelles ont continuellement empêché la mise en place de ce poste. La récente initiative de Katumbi s’inscrit dans un contexte de tentative de restructuration et de consolidation de l’opposition face au pouvoir en place.
Pour l’aile de Martin Fayulu, il est hors de question de désigner un porte-parole après avoir contesté les résultats des élections de décembre 2023. Cette position est également partagée par le parti de Delly Sesanga, allié de Moïse Katumbi lors de la présidentielle. La désignation d’un porte-parole pourrait offrir une voix unifiée et renforcer l’efficacité de l’opposition, mais elle reste pour le moment entravée par les divisions internes.
Les différentes factions de l’opposition continuent de se disputer la légitimité et l’influence. Tandis que Katumbi cherche à officialiser le poste de porte-parole avec le soutien de quelques alliés, Fayulu et Sesanga campent sur leur refus en raison des contestations électorales passées. Cette situation illustre la difficulté de trouver un terrain d’entente au sein de l’opposition congolaise.
L’avenir du leadership de l’opposition en RDC reste incertain. Si une solution n’est pas trouvée rapidement, l’opposition risque de perdre encore plus de crédibilité et d’influence face à un gouvernement qui continue de consolider son pouvoir. Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si une voix unifiée de l’opposition peut émerger ou si les divisions continueront de la paralyser.