La République Démocratique du Congo (RDC) prend une mesure innovante dans sa lutte contre la corruption à l’approche des élections des sénateurs et des gouverneurs prévues respectivement les 22 et 29 avril. Pour endiguer le fléau de la corruption qui entache souvent ces scrutins, le service présidentiel dédié à la prévention et à la lutte contre la corruption a lancé un numéro vert destiné à recueillir les dénonciations de pratiques corruptives impliquant des députés provinciaux.
Le numéro 158, bien qu’il ne soit pas gratuit, propose un tarif préférentiel pour encourager les citoyens à signaler les cas de corruption. Les opérateurs du centre d’appel, travaillant en isolement pour protéger leur intégrité, ont pour mission de collecter les plaintes qui alimenteront les investigations futures. Cependant, la première journée d’activité a révélé une faible réactivité du public, avec seulement un appel reçu, illustrant une réticence culturelle à la dénonciation.
Cette initiative intervient dans un contexte où la confiance envers le processus électoral est fragilisée par des accusations récurrentes de corruption. Chouna Lomponda, directrice de la communication de l’agence anti-corruption, souligne l’importance de changer la mentalité des citoyens en promouvant la culture de la dénonciation comme étape clé vers la sanction des comportements illicites.
Les agents du centre d’appel, dont l’identité est protégée, jouent un rôle crucial dans le processus d’enquête en documentant les plaintes. L’agence, bien qu’opérant de manière autonome dans la collecte des dénonciations, envisage de collaborer avec d’autres services spécialisés et de sécurité de l’État pour approfondir ses investigations. L’objectif à long terme est de pérenniser ce centre d’appel au-delà des élections, afin de combattre la corruption dans la gestion des affaires publiques de manière plus générale.
L’initiative de la RDC de lancer un numéro vert pour lutter contre la corruption dans le cadre des prochaines élections représente un pas important vers la transparence et l’intégrité des scrutins. Ce dispositif, malgré un démarrage timide, incarne l’espoir d’un changement dans la perception et l’attitude des citoyens face à la corruption.