Dans une lettre adressée par le ministre rwandais des Affaires étrangères Vincent Biruta, au président de la Commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki Mahamat, le Rwanda s’est officiellement opposé à un soutien de l’UA à la mission de paix de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) dans l’est de la RDC.
Les autorités rwandaises justifient leur opposition par le fait qu’une solution militaire à ce conflit ne serait pas bénéfique pour la RDC. « Le Rwanda souhaite attirer l’attention de la Commission de l’Union africaine sur le fait que l’intention de contraindre l’Union africaine à soutenir le déploiement du SAMIDRC [nom de la mission, Ndlr]ne peut qu’exacerber le conflit » indique la note citée par plusieurs médias.
« La SAMIDRC, en tant que force offensive en coalition avec ces éléments, ne peut pas se substituer à un processus politique qui a été bloqué par le gouvernement de la RDC. Par conséquent, l’Union africaine est invitée à ne pas “autoriser” ou financer la SAMIDRC » ajoute la note.
Touchée par des violences récurrentes depuis des décennies, la RDC avait fait appel à ses voisins pour l’aider à stabiliser sa situation sécuritaire. La mission ainsi née avait alors été déployée en décembre dernier avec des troupes de la Tanzanie, du Malawi et désormais de l’Afrique du Sud, après le départ de la MONUSCO. D’ailleurs, Kigali avait également manifesté son opposition à un soutien de l’ONU à la mission militaire, qu’il accuse de renforcer l’attitude « belliqueuse » de la RDC.
Pour rappel, Kinshasa fait face à la menace des rebelles du M23 mais aussi de plusieurs groupes armés. Les attaques de ces groupes ont causé des centaines de milliers de morts et forcé 6,3 millions de personnes à abandonner leurs maisons. Accusée par son voisin mais également par l’ONU ou encore les Etats-Unis de fournir un soutien au M23, Kigali s’est toujours défendu de tels agissements, dénonçant à son tour, un soutien de la RDC au groupe des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), réputé hostile au régime de Paul Kagame.