Des affrontements ont éclaté ce week-end dans la région du Masisi, à l’ouest de Saké, à une trentaine de kilomètres de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette montée de tension survient à deux semaines des élections, coïncidant avec l’expiration prochaine du mandat de la force de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) déployée contre les rebelles du M23.
Les rebelles du M23 ont clairement exprimé leur objectif : reconquérir les positions perdues face aux troupes est-africaines il y a moins d’un an. Depuis novembre 2022, les forces de l’EAC, composées de soldats kényans, ougandais, sud-soudanais et burundais, avaient créé une zone tampon autour de Goma, mettant en place une séparation entre les insurgés et l’armée congolaise, alliée à des milices appelées Wazalendo.
Depuis dimanche matin, environ 300 militaires kényans de la force de l’EAC ont quitté Goma, entraînant un retrait partiel sans effet immédiat, car les combats se sont intensifiés à l’ouest, dans le Masisi. Les affrontements les plus violents se déroulent autour de la cité de Mushaki, à quelques kilomètres de Saké, rendant l’axe reliant le territoire agricole du Masisi à la ville commerçante de Goma inaccessible.
La situation critique se concentre sur le territoire de Walikale, avec des combats particulièrement féroces et des pertes importantes des deux côtés. La rébellion du M23 a accusé à tort la présence de militaires burundais de l’EAC, formellement démentie par l’armée burundaise. Cependant, des sources indiquent que les militaires burundais engagés dans le cadre de la task force “Tafoc” participent activement aux affrontements depuis octobre.
Depuis la reprise des hostilités en octobre dans le Nord-Kivu, au moins 30 militaires burundais ont perdu la vie, principalement dans le Masisi. La situation s’avère complexe, avec des nuances sur la participation des troupes burundaises, soulignant la nécessité d’une analyse approfondie des dynamiques en jeu dans cette région instable de la RDC.