Les États-Unis ont exprimé leur volonté de discuter de partenariats avec la République Démocratique du Congo (RDC) concernant l’exploitation de ses ressources minières, notamment le cobalt, le lithium et d’autres minerais rares. Cette initiative fait suite à une proposition d’un sénateur congolais qui a contacté Washington pour établir un accord en échange d’une aide à la sécurité. Cette démarche intervient alors que l’est du pays fait face à une offensive des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.
La RDC, pays riche en ressources minières stratégiques pour les technologies avancées, notamment le cobalt et le lithium, attire de plus en plus l’attention des États-Unis. Selon un représentant du département d’État américain, les États-Unis sont ouverts à la discussion de partenariats avec la RDC dans le secteur minier, dans le cadre de la politique « L’Amérique d’abord » de l’administration Trump. Ce modèle pourrait ressembler à celui envisagé avec l’Ukraine, où la coopération économique se lie à un soutien en matière de sécurité. Le gouvernement américain souhaite aussi encourager l’investissement privé dans le pays, pour une exploitation minière plus responsable et transparente.
Depuis plusieurs mois, la RDC est plongée dans une crise sécuritaire majeure dans sa région orientale, où les rebelles du M23 multiplient les attaques. Cette situation de guerre fait partie d’une dynamique régionale complexe, avec des accusations de soutien rwandais aux rebelles, ce qui a exacerbé les tensions entre la RDC et le Rwanda. Ce climat de guerre pourrait expliquer en partie les démarches diplomatiques de la RDC pour renforcer sa stabilité, en diversifiant ses partenariats internationaux, notamment en sollicitant l’aide des États-Unis pour sécuriser son territoire et ses ressources.
Les discussions entre la RDC et les États-Unis s’annoncent délicates. D’un côté, Washington s’intéresse à l’exploitation des ressources rares que détient le pays, et de l’autre, Kinshasa cherche à obtenir un soutien concret pour faire face à la menace rebelle croissante. Les implications futures de ce partenariat pourraient transformer la dynamique des relations entre les deux pays, tout en ayant des répercussions sur la géopolitique régionale. L’accord pourrait renforcer les positions des États-Unis en Afrique centrale, mais également aggraver les tensions avec d’autres puissances, telles que la Chine, déjà très impliquée dans les secteurs miniers en RDC.
Dans le cadre de cette initiative, plusieurs acteurs congolais et américains sont impliqués. Au début du mois de février, Andre Wameso, directeur de cabinet adjoint du président Félix Tshisekedi, s’est rendu à Washington pour discuter des contours d’un partenariat potentiel. Par ailleurs, une lettre envoyée par un lobbyiste représentant le sénateur Pierre Kanda Kalambayi a proposé un accord visant à l’exploitation des minerais en échange d’une aide à la stabilité régionale. Toutefois, il existe plusieurs autres pistes de négociation qui sont encore à un stade préliminaire, selon des sources proches de la présidence congolaise.
Les ressources naturelles de la RDC ne cessent d’attirer les convoitises. Avec ses vastes réserves de cobalt, un métal crucial pour les batteries des véhicules électriques, ainsi que d’autres minerais rares utilisés dans les nouvelles technologies, le pays se trouve au cœur d’une compétition géopolitique. Alors que des acteurs comme la Chine et l’Europe se disputent l’accès à ces ressources, l’initiative des États-Unis marque une volonté de renforcer leur présence économique et stratégique en Afrique centrale, mais aussi d’établir une forme de contrepoids aux influences étrangères déjà présentes sur le terrain.