Le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies a adopté, ce vendredi à Genève, une résolution initiée par Kinshasa pour l’ouverture d’une enquête sur les violations des droits humains dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Profondément préoccupés par l’escalade des violences, les 47 membres du Conseil ont exigé le retrait immédiat du Mouvement du 23-Mars (M23) des zones occupées et celui des forces armées rwandaises du territoire congolais.
Le Haut commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Volker Türk, a insisté sur la nécessité d’établir les faits et de poursuivre en justice les auteurs des violations. Une mission d’enquête devra être rapidement mise en place pour analyser les crimes commis, notamment au Nord-Kivu. L’ONU entend présenter un premier rapport de ses investigations en septembre 2025. Cette initiative vise à documenter les abus et à garantir que les responsables répondent de leurs actes.
Les combats dans la région de Goma ont coûté la vie à près de 3 000 personnes, civils et militaires confondus, depuis la fin janvier. La communauté internationale a fermement condamné le soutien militaire et logistique des Forces armées rwandaises au M23, accusé d’attiser les tensions et de provoquer d’importants déplacements de populations. La situation humanitaire demeure critique, avec des milliers de familles contraintes de fuir les zones de conflit.
Outre la responsabilité des acteurs militaires, l’enquête devra se pencher sur des faits précis, tels que les accusations de viols collectifs dans la prison de Munzenze, survenus le 27 janvier, ainsi que la mort de trois casques bleus lors d’un assaut rebelle. Si ces crimes sont avérés, ils pourraient être qualifiés de crimes de guerre et entraîner des poursuites devant des juridictions internationales.
Le ministre congolais de la Communication, Patrick Muyaya, a salué l’adoption de la résolution, qu’il considère comme un signal de solidarité internationale envers les populations congolaises vivant sous “occupation rwandaise”. De son côté, l’ambassadeur français, Jérôme Bonnafont, a souligné la nécessité de ne pas laisser ces actes impunis.
Au-delà des enquêtes et des condamnations, plusieurs acteurs plaident pour une approche diplomatique visant à mettre un terme aux violences. L’ouverture de corridors humanitaires, la reprise du dialogue entre les parties prenantes et une pression internationale accrue sur les groupes armés sont autant de mesures préconisées pour restaurer une stabilité durable dans la région.