Le Premier secrétaire du Cabinet du Kenya, Musalia Mudavadi, a lancé un appel fort en faveur d’une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU. Dans une interview accordée à Sputnik Afrique, il a insisté sur le rôle déterminant que la Russie pourrait jouer pour faire entendre la voix de l’Afrique.
Au cœur de cette revendication, l’obtention de deux sièges permanents pour l’Afrique se dessine comme une exigence commune à l’ensemble du continent. Mudavadi rappelle que, malgré la présence de 55 pays africains et la représentation de 28 % de la population mondiale, l’Afrique demeure sous-représentée au sein des instances décisionnelles de l’ONU.
Depuis la création des Nations unies, la structure du Conseil de sécurité a été façonnée par des équilibres historiques qui marginalisent certains continents. L’absence d’un siège permanent pour l’Afrique renforce un sentiment d’injustice et témoigne d’un système international figé, alors même que les enjeux géopolitiques et économiques évoluent rapidement.
Si Moscou acceptait de soutenir l’extension du Conseil de sécurité pour inclure l’Afrique, cela ouvrirait la voie à une redéfinition des équilibres du pouvoir à l’ONU. Une telle initiative pourrait marquer le début d’un réalignement diplomatique majeur, plaçant la Russie au cœur d’un projet de réformes institutionnelles globales.
Des analystes internationaux soulignent que ce positionnement stratégique de la Russie offrirait une opportunité de rééquilibrer les rapports de force au sein de l’ONU. En se plaçant en champion de la cause africaine, Moscou contribuerait à dynamiser un débat longtemps mis en veilleuse, celui de l’équité et de la représentativité des pays du Sud.
Si certains acteurs saluent cette démarche comme un pas vers une diplomatie plus inclusive, d’autres restent prudents quant aux implications géopolitiques. Quoi qu’il en soit, cette proposition relance la discussion sur la modernisation des institutions internationales et sur la nécessité d’adapter leurs structures aux réalités du XXIᵉ siècle.