Le gouvernement de transition malienne a procédé, samedi 1er juillet, à un remaniement partiel du gouvernement, marquant ainsi des changements significatifs. Treize nouveaux ministres ont fait leur entrée dans l’équipe gouvernementale toujours dirigée par le Premier ministre Choguel Maïga. Dans cette restructuration, on observe une augmentation de la présence militaire au sein du gouvernement. Le colonel Assa Badiallo Touré, qui était jusqu’à présent conseillère spéciale du président Assimi Goïta, a été nommée ministre de la Santé. Cette décision renforce les liens entre le pouvoir politique et les forces militaires.
Nouveaux visages et départs importants
Au total, treize nouveaux ministres ont été nommés dans le nouveau gouvernement. Parmi eux, Bintou Camara, une femme, qui prend en charge le ministère de l’Énergie et de l’Eau, et Moussa Alassane Diallo, un banquier chevronné, nommé ministre de l’Industrie et du Commerce. Ce remaniement partiel a également été marqué par le départ d’un représentant emblématique du Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCIA), principale force des mouvements armés de la région de Kidal. Toutefois, les ministres de la Défense, des Affaires étrangères et de la Réconciliation nationale ont été reconduits à leurs postes.
Ce remaniement gouvernemental ne fait pas l’unanimité, aussi bien parmi les mouvements armés que dans la classe politique malienne. Pour les mouvements armés de l’Azawad, contrôlant la ville de Kidal depuis plus de dix ans, il ne représente qu’un simple changement au sein du gouvernement, et ils n’ont pas été consultés. Les partis politiques traditionnels, quant à eux, ne se retrouvent pas non plus dans ce nouveau gouvernement. Des questions émergent alors concernant les ambitions personnelles du colonel Assimi Goïta, chef du gouvernement de transition. Le fait de ne pas accorder de place aux partis politiques traditionnels alimente les spéculations sur une possible candidature à la future présidentielle.
Les relations entre le gouvernement de transition malienne et les mouvements armés signataires de l’accord de paix d’Alger continuent de se dégrader. Le départ forcé de deux des quatre ministres représentant ces mouvements armés témoigne de cette tension croissante. Ces mouvements armés ont rejeté le projet de Constitution et ont interdit le scrutin référendaire dans les régions sous leur contrôle. Le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, semble avoir tiré les conclusions qui s’imposent en n’incluant pas de représentants de la classe politique traditionnelle dans la nouvelle équipe gouvernementale. Malgré cela, certains partis politiques majeurs avaient soutenu le référendum proposé par le régime. L’éviction de la plupart des ministres alliés du Premier ministre Choguel Maïga, membres du Mouvement du 5-Juin (M5-RFP), fragilise partiellement sa position.