La rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et l’envoyé spécial américain Steve Witkoff s’est achevée ce mardi au Kremlin vers 12h GMT, sans déclaration publique. Cette entrevue, qui n’avait pas été annoncée officiellement par Washington, relance les spéculations sur l’existence de canaux de communication parallèles entre Moscou et certains cercles proches de Donald Trump.
Steve Witkoff, considéré comme l’un des relais personnels de Donald Trump sur les dossiers internationaux sensibles, a été accueilli dans la matinée par Kirill Dmitriev, représentant spécial de Vladimir Poutine et figure centrale du Fonds russe d’investissement direct. Avant l’entretien au Kremlin, les deux hommes ont été vus se promenant dans le parc Zariadié, un lieu prisé situé à proximité immédiate du Kremlin. Aucune communication n’a filtré sur le contenu exact de leurs échanges.
Ce n’est pas la première fois que Steve Witkoff rencontre Vladimir Poutine. Homme d’affaires new-yorkais, il s’est imposé ces dernières années comme un interlocuteur régulier du pouvoir russe dans le cadre de missions qualifiées officieusement de « diplomatie parallèle ». Son rôle s’inscrit dans une tradition américaine où des figures non institutionnelles interviennent dans des discussions informelles, en dehors du Département d’État.
Cette rencontre intervient alors que la campagne présidentielle américaine entre dans une phase critique. Donald Trump, en lice pour un retour à la Maison Blanche, multiplie les signaux de reprise en main de sa politique étrangère. La présence de Witkoff à Moscou pourrait être perçue comme une tentative de reprendre langue avec le Kremlin, dans un contexte où les canaux diplomatiques classiques entre Moscou et Washington restent dégradés depuis l’invasion de l’Ukraine.
Ni la Maison Blanche ni le Kremlin n’ont publié de communiqué à la suite de cette rencontre. Ce silence alimente les interrogations sur la nature exacte du mandat de Witkoff. L’absence de tout protocole officiel ou d’agenda annoncé laisse penser à une initiative strictement informelle, peut-être même non coordonnée avec l’administration Biden.
L’activisme discret de Steve Witkoff s’inscrit dans une stratégie plus large de Donald Trump visant à préparer, en coulisses, les grands axes de sa future diplomatie. Cette démarche, qui rappelle certains épisodes de la présidence Trump où des acteurs non officiels jouaient des rôles déterminants, confirme la volonté de certains cercles républicains de reprendre la main sur le dossier russe en contournant les circuits institutionnels classiques.