Le 13 décembre 2024, à Addis-Abeba, le « Mjadala Afrika », grand débat africain, réunira les quatre candidats à la présidence de la Commission de l’Union africaine. Parmi eux, Richard Randriamandrato, ancien ministre malgache de l’Économie et des Finances, se distingue par son approche singulière. Face aux poids lourds comme le Kényan Raila Odinga et le Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf, il mise sur sa diplomatie pragmatique pour se démarquer lors des élections prévues en février 2025.
Soutenu par le président malgache Andry Rajoelina, Richard Randriamandrato prône une « diplomatie offensive et ouverte ». Contrairement à ses adversaires, il se présente comme un outsider, libre des contraintes partisanes. « Je ne suis pas un militant de longue date, ce qui me donne la souplesse et le bon sens nécessaires », souligne-t-il. Fort de son expérience dans le secteur privé et les ONG, il souhaite insuffler une nouvelle dynamique à la Commission en mettant l’accent sur des partenariats équilibrés, tant sur le continent qu’à l’international.
Richard Randriamandrato n’est pas étranger aux décisions controversées. En 2022, alors ministre des Affaires étrangères, il avait condamné l’annexion d’une partie de l’Ukraine par la Russie à l’ONU, une position qui lui avait coûté son poste. Malgré tout, il assume ses choix : « J’ai toujours privilégié le bon sens et l’intérêt national. » Aujourd’hui, ses relations apaisées avec le président malgache témoignent de son pragmatisme et de sa capacité à naviguer dans des eaux diplomatiques complexes.
Conscient des défis institutionnels, le candidat malgache entend placer au cœur de son mandat la réforme de la Commission de l’Union africaine. Il déplore le manque d’autonomie de cette instance, souvent paralysée par les États membres. En se référant à l’Agenda 2063, il ambitionne de renforcer son rôle dans le développement du continent et d’aborder les enjeux cruciaux de paix, de sécurité et de croissance économique.
Cependant, la route vers la présidence est semée d’embûches. Raila Odinga, candidat kényan, semble en position de force grâce à une forte visibilité sur les réseaux sociaux et une aura politique internationale. Richard Randriamandrato reste néanmoins confiant, préférant miser sur une stratégie discrète et efficace pour valoriser Madagascar et sa vision continentale.
Au-delà de l’élection, Richard Randriamandrato aspire à transformer les limites actuelles de la Commission de l’UA. Ses propositions, qu’il qualifie de pragmatiques, pourraient redéfinir la place de cette institution dans la gouvernance africaine. Avec l’ombre des grandes puissances et les attentes croissantes des citoyens du continent, ce candidat atypique incarne une volonté de renouveau qui ne manque pas de faire débat.