Rigobert Song, ancien sélectionneur du Cameroun, a été nommé à la tête de l’équipe nationale de football de la Centrafrique. Cette décision, annoncée dans la nuit du 13 au 14 janvier par le ministère des Sports, intervient sans consultation préalable de la Fédération centrafricaine de football (FCF), suscitant une vive controverse.
Limogé par la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) après la contre-performance des Lions indomptables à la CAN 2024, Rigobert Song fait son retour en tant qu’entraîneur. Sa nomination, orchestrée directement par le gouvernement centrafricain, fait suite au limogeage en octobre dernier de Raoul Savoy pour résultats insuffisants. À 48 ans, Song est chargé de préparer les Fauves du Bas-Oubangui pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2026, avec un premier défi face à Madagascar en mars.
La Fédération centrafricaine de football a exprimé sa surprise face à cette décision unilatérale du gouvernement, rappelant son rôle central dans la gestion de la sélection. Les tensions institutionnelles viennent s’ajouter à la pression sportive : cinquièmes de leur groupe, les Centrafricains n’ont quasiment plus de marge d’erreur dans la course à la qualification. Cette situation s’inscrit dans un contexte marqué par des performances en dents de scie et un manque de stabilité au sein de l’encadrement technique.
Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a accueilli Rigobert Song, évoquant le football comme un outil de cohésion sociale et de développement. Ce soutien politique pourrait offrir un levier à Song pour structurer son projet sportif. Cependant, les dissensions entre le gouvernement et la Fédération pourraient entraver son travail et compliquer la réalisation de ses objectifs.
Rigobert Song, fort de son expérience de 22 ans comme entraîneur, représente un espoir pour une équipe en quête de renouveau. Pourtant, son arrivée sans appel à candidatures ni concertation avec la FCF interroge. Ce choix symbolise une prise de contrôle étatique qui pourrait fragiliser l’indépendance des instances sportives et alimenter une crise institutionnelle.
Les observateurs locaux soulignent l’ampleur de la tâche qui attend Song : insuffler un esprit de compétition à une équipe en difficulté, tout en gérant les sensibilités politiques et sportives. Si la Centrafrique espère une montée en puissance, seule une collaboration étroite entre les différentes parties pourrait garantir la stabilité nécessaire pour réaliser ce pari ambitieux.