Le samedi 2 décembre, Faustin Twagiramungu, ancien Premier ministre et opposant politique rwandais, nous a quittés à l’âge de 78 ans en Belgique. Cette figure emblématique de la scène politique rwandaise avait été nommée Premier ministre dans le gouvernement d’unité nationale, formé peu de temps après la conclusion du génocide des Tutsis.
Entrant en politique en 1991 à la tête du Mouvement démocratique républicain (MDR), Faustin Twagiramungu a rapidement hissé son parti au sein de la coalition au pouvoir dès 1992. Les Accords d’Arusha de 1993 l’ont désigné Premier ministre, mais ce gouvernement a été empêché par le président Juvénal Habyarimana. Présenté comme un “hutu modéré,” Twagiramungu a dirigé le premier gouvernement post-génocide en 1994, exprimant cependant des doutes sur certaines actions du Front patriotique rwandais et les choix de Paul Kagame. Après un an au pouvoir, il démissionne en 1995 et part en exil en Belgique.
Malgré les défis et les risques, Twagiramungu reste actif en politique, créant des partis et se portant même candidat à la présidentielle en 2003, une élection remportée par Paul Kagame. Jusqu’à sa mort à 78 ans, il continuait à dénoncer ce qu’il appelait la “dictature cruelle.” Les opposants au régime du FPR sont souvent pris pour cible, mais cela n’a pas empêché Twagiramungu de rester un fervent défenseur de la démocratie.
Victoire Ingabire, également critique du pouvoir rwandais, a souligné que “Faustin Twagiramungu ne sera jamais oublié dans la politique et l’histoire du Rwanda. C’était un grand combattant pour la démocratie dans notre pays.” Malgré le décès de cette figure politique majeure, les autorités de Kigali n’ont pas encore commenté l’événement, laissant planer une atmosphère de silence autour de la disparition de l’ancien Premier ministre rwandais.
La mort de Faustin Twagiramungu marque la fin d’une époque dans la politique rwandaise. Son engagement indéfectible en faveur de la démocratie, malgré les obstacles, laisse derrière lui un héritage politique immuable. Alors que le Rwanda continue d’évoluer sur la scène politique africaine, la mémoire de Twagiramungu demeure un rappel persistant de la lutte pour des idéaux démocratiques dans des moments difficiles et complexes.