A l’occasion de l’assemblée générale ordinaire de l’Association camerounaise de prévention et de
lutte contre le suicide, prévue au mois de mai à Bertoua.
La ville de Bertoua, chef-lieu de la région de l’Est Cameroun abritera le 25 mai prochain l’assemblée générale ordinaire de l’Association camerounaise de prévention et de lutte contre le suicide (ACPLS). L’objectif de la rencontre étant de façonner l’avenir de l’organisation spécialisée dans la prévention des comportements suicidaires et dans l’atténuation de leurs effets. En outre, le suicide comporte des facteurs contributifs, complexes et interalliés, qui développent de la douleur et du désespoir. « La personne suicidaire entretient la perception qu’elle n’a pas ce qu’il faut pour s’en sortir, que les autres ne peuvent pas l’aider et que son état ne changera jamais. Elle a l’impression d’être dans l’impasse, son état est permanent et elle vit une souffrance intolérable. C’est entre autres sur cette perception d’impuissance face à la souffrance que l’association agit. Le fait que la grande majorité de personnes ayant survécu à une tentative de suicide affirment être heureuses d’être en vie devrait nous encourager à agir de manière rapide et bienveillante », affirme le Président de l’ACPLS, Alain BILA.
Dans cette veine, l’association se déploie à travers l’organisation de campagnes de sensibilisation destinées aux populations, visant l’information sur l’ampleur du phénomène, à travers l’interpellation des gouvernants sur la nécessité de la prise en compte des politiques publiques à l’effet de prévenir le suicide au Cameroun, à travers l’organisation des formations et des conférences sur la problématique du suicide et à travers l’accompagnement des acteurs de la société dans la prise en compte de la prévention du suicide dans leur milieu de vie.
Pour l’heure, aucune étude n’a été menée sur le suicide pour mesurer son ampleur aussi bien au Cameroun que dans la région de l’Est. D’autant plus, que pour certains observateurs, ce problème n’attire pas l’attention des pouvoirs publics. Toutefois, des personnes se donnent la mort chaque jour et étant un sujet stigmatisant, les proches des victimes cachent, pour fuir le regard de la société. « Notre combat est de tout mettre en œuvre pour qu’une étude sérieuse soit menée sur le phénomène, pour que nous ayons des chiffres exactes et que cela attire l’attention des décideurs et des bailleurs de fonds sur l’urgence d’investir sur la santé mentale de manière globale », argue le Président de l’ACPLS. D’après l’Organisation mondiale de la santé, environ 800 000 personnes meurent de suite d’un suicide et 80 % de cas interviennent dans de pays à revenus intermédiaires. Le Cameroun est le 5 ème pays en Afrique où l’on se suicide le plus sur une population de 100 000 habitants.