Le Sénégal a enregistré une croissance économique spectaculaire au troisième trimestre 2024, avec une augmentation de 8,9 % de son PIB par rapport au trimestre précédent. En comparaison à la même période de l’année dernière, cette croissance atteint même 11,5 %. Si les secteurs de l’agriculture et des services ont contribué modestement à cette progression, c’est le secteur secondaire, incluant les industries extractives, qui s’impose comme le principal moteur de cette dynamique économique.
Les activités extractives, en plein essor, affichent une hausse exceptionnelle de 247 % dans le secteur secondaire, lui-même en croissance de 32 %. Cette performance sans précédent est directement liée au début de l’exploitation du gisement pétrolier Sangomar en juin dernier, marquant l’entrée officielle du Sénégal dans le cercle des pays producteurs de pétrole. Durant cette période, plus de 8 millions de barils ont été extraits, principalement destinés à l’exportation vers le marché international.
Cette avancée intervient dans un contexte où le Sénégal a renforcé sa stratégie énergétique pour diversifier son économie et réduire sa dépendance aux importations. L’exploitation de Sangomar, dirigée par la société canadienne Woodside, représente un tournant décisif. Avec des réserves plus importantes que prévu, ce gisement dépasse déjà les objectifs initiaux fixés par le ministère de l’Énergie, offrant une source inespérée de revenus pour l’État sénégalais.
Les revenus générés par l’exploitation pétrolière ouvrent des perspectives intéressantes pour le Sénégal. À moyen terme, la construction d’une grande raffinerie viendra compléter les infrastructures actuelles, permettant au pays de mieux valoriser sa production. Cette initiative pourrait également stimuler la création d’emplois et favoriser l’émergence d’industries connexes, consolidant ainsi la position du Sénégal comme acteur clé dans le domaine énergétique en Afrique de l’Ouest.
Les exportations pétrolières offrent déjà un souffle nouveau aux finances publiques sénégalaises. Avec des recettes en hausse, l’État dispose d’une marge de manÅ“uvre pour investir dans des projets structurants, tels que les infrastructures, l’éducation et la santé. Toutefois, les observateurs appellent à la prudence : une gestion rigoureuse et transparente des revenus pétroliers sera essentielle pour éviter les pièges du “syndrome hollandais” souvent associé aux économies dépendantes des ressources naturelles.
Malgré ces avancées, le défi de la durabilité reste entier. L’exploitation des ressources naturelles doit s’accompagner d’un cadre environnemental strict pour minimiser les impacts écologiques. Par ailleurs, il est crucial que les bénéfices économiques se traduisent par une réduction des inégalités sociales, en veillant à ce que les populations locales bénéficient directement de ces nouvelles richesses.