Un avocat français de l’opposant Ousmane Sonko, Juan Branco, a soumis une demande d’enquête à la Cour pénale internationale (CPI) pour des allégations de « crimes contre l’humanité » impliquant des responsables sénégalais, dont le président Macky Sall, le ministre de l’Intérieur et le commandant de la gendarmerie. Un dossier exhaustif de 170 pages, accompagné de plus de 4 500 éléments de preuves, a été transmis à la CPI. L’avocat a affirmé avoir mené une enquête approfondie avec la participation de centaines de Sénégalais, établissant l’existence de 60 crimes considérés comme des atteintes systématiques à la population civile. L’ouverture d’un examen préliminaire et d’une enquête immédiate est maintenant demandée.
La procédure concerne la période allant des émeutes de mars 2021 jusqu’aux récentes violences en juin, qui ont officiellement causé la mort d’au moins 16 personnes, selon les chiffres officiels, et 30 selon l’opposition. Juan Branco sollicite désormais le bureau du procureur de la CPI afin qu’il examine ces éléments. La décision d’ouvrir une enquête reviendra à la Cour pénale internationale.
Cependant, cette démarche a été rejetée en amont par le ministre des Forces armées et ancien président de l’Assemblée des États parties de la CPI, Maître Sidiki Kaba. Lors d’une conférence de presse du gouvernement, il a qualifié ces accusations de « fanfaronnades » et a déclaré que ceux qui les profèrent n’ont ni la légitimité ni la capacité de les étayer. La ministre sénégalaise des Affaires étrangères, Aïssata Tall Sall, a également réagi en qualifiant cette démarche de « puérile et ridicule » lors d’une interview accordée à RFI et France 24.
Le sort de cette demande d’enquête repose maintenant entre les mains de la Cour pénale internationale, qui devra décider de l’ouverture ou non d’une enquête sur les allégations de « crimes contre l’humanité » impliquant des responsables sénégalais.