La Somalie a donc un nouveau président, Hassan Cheikh Mohamoud. Déjà chef de l’État entre 2012 et 2017, il a été élu pour la deuxième fois de sa vie, dimanche 15 mai, battant le président sortant Mohamed Farmajo. Cette victoire signe la fin du quinquennat compliqué et d’alliances stratégiques controversées.
Dans la province rebelle du Tigré, au nord de l’Éthiopie, l’élection d’Hassan Cheikh Mohamoud a été accueillie avec bonheur. Dès dimanche soir, le gouvernement tigréen autoproclamé a salué « l’inversion de la spirale descendante » dans laquelle son prédécesseur Farmajo avait, selon lui, entraîné la Somalie.
La raison de cette réjouissance est simple : en 2018, Farmajo avait noué, avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et le président érythréen Issayas Afeworki, une alliance tripartite pour contrer les prétentions des Tigréens, envoyant même secrètement des troupes se battre dans le Tigré et provoquant un scandale national. Avec sa défaite, cette alliance controversée a donc perdu l’un de ses piliers.
Cela dit, ce n’était là qu’un des nombreux scandales ayant émaillé le mandat de Farmajo. Un an après son élection, le nouveau chef de l’État avait fait l’objet d’une procédure de destitution après l’attaque d’un opposant, membre d’un clan rival. Sa personnalité souvent intransigeante a déplu. Et sa protection obstinée de son ancien chef des renseignements, Fahad Yassin, obligé des monarchies du Golfe et ancien d’une filiale d’al-Qaïda, a régulièrement précipité au bord d’une nouvelle guerre civile un pays alors en plein processus électoral.