Au sommet États-Unis-Afrique qui s’est tenu la semaine dernière à Washington, 49 Chefs d’Etat y étaient présents sans les pays en transition suspendus par l’Union africaine. Mais le Tchad qui en fait cas malgré tout a été invité à Washington. Comment expliquer le deux poids deux mesures de l’UA ?
Pour revitaliser les relations américano-africaines, un sommet États-Unis-Afrique s’est tenu la semaine dernière dans le pays de l’Oncle Sam. Sur proposition de l’Union africaine, le locataire de la Maison Blanche a invité 49 Chefs d’Etat et de gouvernement pour prendre part à ce sommet excepté les pays en Transition suspendus par l’UA. Le département d’Etat américain a exclu le Mali, le Burkina Faso, la Guinée Conakry et le Soudan dirigés par des militaires qui ont pris le pouvoir par la force des armes. Mais le comble le Tchad qui est invité est dirigé par une junte militaire qui a pris le pouvoir par la force en violant la Constitution après la mort de Deby père. Deby fils règne d’une main de fer en interdisant toutes manifestations dans son pays et tous les pays donnèrent de leçon de démocratie et bonne gouvernance ferment les yeux sur ce qui se passe au Tchad.
Cette position logique de Washington à défendre la démocratie conduit les États-Unis à un paradoxe en écartant les pays sous transition. Au Tchad, on ne peut pas parler de démocratie plutôt d’une dynastie qui se perpétue de père en fils. Cette invitation du Tchad dans la plus vieille démocratie du monde a créé une sorte d’averse chez beaucoup d’Africains surtout ceux dont les pays n’ont pas été conviés à ce sommet notamment le Mali. L’invitation des États-Unis via le canal de l’UA à la junte militaire au Tchad a sonné le glas car avant même Deby fils ne soit à Washington, il y a eu des manifestations pour protester sa contre sa venue. Et la question que tout le monde se pose qu’est-ce qui explique ce deux poids deux mesures de l’Union africaine et de Washington ?
Depuis que Deby fils a pris le pouvoir adoubé par la France d’Emmanuel Macron, l’Union africaine est dans l’incapacité de prendre des sanctions contre le Tchad. La dernière fois sur demande du Président de la Commission de l’UA, le tchadien Moussa F. Mahamat a voulu que le Conseil Paix et Sécurité de l’UA sanctionne le Tchad. Mais cette option a été rejetée par les membres qui composent cette instance. Des observateurs s’interrogent sur le pourquoi du bâton contre un pays membre de l’UA et la carotte contre pour autre Etat membre ?
Ousmane Mahamane
MaliWeb