Le chef de la Mission diplomatique du Maroc au Burundi vante les atouts de son pays candidat à l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de 2025. Focus aussi sur les liens de coopération existant le Burundi et le royaume chérifien.
De quoi peut se prévaloir le Maroc aux côtés d’autres pays géants du football africain comme l’Afrique du sud et l’Algérie également candidats ?
Il faut rappeler que les pays candidats en lice pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 sont actuellement l’Afrique du sud, le Maroc, l’Algérie, la Zambie et le duo formé par le Nigéria et le Bénin. Pour répondre à votre question, le Maroc dispose aujourd’hui de plus de 200 pelouses synthétiques, d’une vingtaine de stades avec pelouses naturelles et éclairages aux normes, répondant toutes aux normes de la FIFA. Ce n’est pas tout. Le pays dispose de nombreux stades homologués par la CAF et d’un grand centre national de football, le complexe Mohammed VI de football, qui s’étale sur presque 30 hectares et qui présente des équipements de pointe, conformes aux standards de la FIFA.
Lors de sa candidature pour l’organisation de la coupe du monde 2026, une Task Force de la FIFA composée de dizaines d’experts avait sillonné tout le Maroc pendant plusieurs mois avant d’attribuer une note au-delà de la moyenne qui rendait le Maroc éligible à l’organisation de la Coupe du monde dans son nouveau format à 48 équipes. Une organisation finalement attribuée au trio composé des États-Unis, du Mexique et du Canada.
Le Maroc possède aussi sans conteste la meilleure offre touristique du continent africain (plus de 12 millions de touristes en 2019), des infrastructures de premier plan en termes d’hébergement (90.000 chambres) répartis entre six villes hôtes (Tanger, Fès, Rabat, Casablanca, Marrakech et Agadir) qui disposent de stades d’une capacité d’accueil de 275.000 places.
Chaque ville hôte dispose d’un aéroport international. Le Maroc est également doté d’un réseau ferroviaire de qualité qui permet la liaison entre les villes hôtes. Sans parler d’un réseau autoroutier moderne long de plus de 2000 km.
Le Maroc a déjà organisé la CAN féminine 2022, la ligue des champions féminine 2022, le Championnat d’Afrique des Nations 2018 et a reçu jusqu’à 16 équipes africaines (dont les Intamba mu Rugamba) qui, par manque de stades homologués par la CAF, ont disputé leurs matchs au Maroc lors des éliminatoires pour la Coupe du Monde 2022.
Le développement des infrastructures s’accompagne d’un volet scolaire, pour tenter de resserrer encore un peu plus les mailles du filet et ne manquer aucun talent potentiel. Nous avons commencé un programme Sport Etude avec notre ministère de l’Education nationale pour avoir des structures scolaires dans tout le royaume, pouvant abriter des garçons et des filles qui pratiquent le football d’une manière permanente avec une programmation adaptée à tous les niveaux de scolarité.
Enfin, notre équipe nationale (les Lions de l’Atlas) a offert un rayonnement sans pareil au football africain en ayant atteint les demi-finales de la Coupe du Monde de l’année dernière au Qatar.
En clair, à mon humble avis, le Maroc remplit toutes les conditions sur le plan des infrastructures, de l’organisation, l’accessibilité et l’engouement populaire surfant sur la vague de la demi-finale du Mondial 2022. De ce fait, le Maroc est le candidat idéal pour l’organisation de la CAN2025.
Quid des liens entre les fédérations nationales de football marocaines et burundaises ?
La Fédération royale marocaine de football (FRMF) a des liens très solides avec la FFB qui date de la présidence de M. Révérien Ndikuriyo. Le Maroc a accueilli pas mal de matchs de qualification que disputait le Burundi. Le Maroc est déterminé en l’occurrence à apporter un soutien logistique à la construction du premier terrain homologué par la CAN au Burundi.
Outre l’accompagnement du Burundi en matière de réalisation d’infrastructures sportives, le Maroc est engagé à poursuivre la formation des cadres techniques et administratifs, l’accueil de stages de préparation des sélections nationales mais également l’arbitrage ou encore l’organisation de matchs amicaux entre les différentes catégories des équipes nationales.
A l’instar du football, quels sont les domaines de coopération qui existent entre le Maroc et le Burundi ?
Il existe une réelle volonté du royaume du Maroc de voir la coopération avec le Burundi revêtir un caractère stratégique et multidimensionnel en particulier depuis l’ouverture de ‘’ce pont diplomatique direct entre les deux pays’’ à savoir l’ambassade du Maroc avec résidence au Burundi, il y a à peine une année, à savoir exactement le 1er septembre 2021. Actuellement, on observe une nette reprise de cette coopération maroco-burundaise qui se matérialise notamment par la formation de cadres de l’Etat burundais dans l’usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication (Des formations offertes aux cadres de la RTNB et l’ONATEL), d’officiels (de la Sécurité et de l’Intérieur notamment), de stagiaires, de sportifs, … Sinon, en matière d’éducation, rien que cette année, le Maroc a offert quelques 170 bourses d’études à de jeunes burundais.
Il faut aussi noter l’assistance du Maroc dans divers domaines tels que les collectivités locales (partenariat avec la commune marocaine d’Argana et la commune burundaise de Mwumba à Ngozi avec un don de 240.000 dollars au profit de la population locale). Cette initiative dans la coopération décentralisée a fait des émules puisque des demandes incessantes pour des projets similaires ont été formulées par les provinces de Bujumbura et Bubanza. A ce propos, le Fonds Africain d’Appui à la Coopération décentralisée internationale (FACDI) désire identifier une commune burundaise qui souhaite nouer des relations partenariales avec une collectivité territoriale marocaine et ce, en vue de bénéficier dudit fonds. Les conditions et le règlement pour le dépôt de dossier sont publiés sur le portail national des collectivités territoriales : https://www.collectivites-territoriales.gov.ma
Il y a également le soutien du président de la Chambre des Conseillers et de l’Association des Sénats, Shoura et Conseils équivalents d’Afrique et du Monde Arabe de tenir la Conférence internationale de ladite Association au Burundi, ce qui a contribué à propulser le Burundi au-devant de la scène internationale par une manifestation de cette envergure.