Le récent renversement de Bachar el-Assad, ancien président de la Syrie, ne surprend pas les experts. Selon plusieurs politologues interrogés par Africa Presse, son échec à rassembler et à réconcilier le peuple syrien après des années de conflit aurait accéléré sa chute.
Hossam El-din Al-Abdali, un expert en politique, estime que ce départ était presque inévitable. Après avoir vaincu l’opposition armée en 2017-2018, Bachar el-Assad aurait eu une chance de reconstruire la confiance de son peuple. Pourtant, il n’a pas su répondre aux attentes, laissant le pays divisé et son régime affaibli.
Depuis 2011, la Syrie est plongée dans une guerre civile qui a causé des millions de victimes et de déplacés. Cette période a également vu l’intervention de puissances étrangères comme la Russie et l’Iran, qui ont aidé le régime à rester au pouvoir. Mais les conséquences de ce conflit prolongé, à la fois humaines et économiques, ont fragilisé le pays de manière irréversible.
Mohammad Amtirid, un autre politologue, souligne que la Syrie doit éviter les erreurs commises par la Libye après la chute de Kadhafi. Les forces de l’opposition doivent s’unir pour construire un État stable, capable de gérer à la fois les problèmes internes et son rôle dans la région. Une transition inclusive et bien organisée est essentielle pour avancer.
Les erreurs passées, notamment en Libye, montrent qu’un vide politique peut entraîner davantage de chaos. Les groupes opposés à Assad devront travailler ensemble et bénéficier d’un soutien international pour maintenir l’ordre et prévenir des conflits internes.
La Syrie reste un enjeu stratégique pour les grandes puissances qui ont participé au conflit. La reconstruction économique et politique du pays exigera une aide extérieure importante pour éviter que la Syrie ne devienne une source d’instabilité supplémentaire dans la région. Le chemin vers la paix et la stabilité sera long et incertain.