Crise humanitaire au Tchad : La ville d’Adré submergée par l’afflux de réfugiés soudanais
La ville frontalière d’Adré, située à l’extrême Est du Tchad, fait face à une crise humanitaire sans précédent. Chaque jour, jusqu’à 2 000 réfugiés soudanais franchissent la frontière pour échapper aux horreurs de la guerre dans leur pays. Avec l’arrivée massive de ces déplacés, la ville se retrouve submergée sous les tentes et les abris de fortune, dépassant largement ses capacités d’accueil. Les services sociaux sont débordés, et les autorités locales lancent un cri d’alarme face à l’urgence de la situation.
Sauver des vies dans des conditions difficiles
Le périple des réfugiés soudanais pour atteindre Adré est épuisant et périlleux. Certains parcourent des dizaines de kilomètres, portant les dépouilles de leurs proches pour leur offrir une sépulture décente dans cette terre d’accueil. Anane Kamis Ahmat, l’une de ces réfugiées, témoigne de la terreur qui les a poussés à fuir : « On ne pouvait plus compter les morts et les blessés lorsque nous fuyions les hommes armés qui nous prenaient pour cible. »
Un défi colossal pour les autorités locales
La ville d’Adré, autrefois paisible avec ses 40 000 habitants, est méconnaissable aujourd’hui, noyée sous un flot de plus de 120 000 réfugiés. Les infrastructures, notamment les écoles transformées en abris de fortune, sont débordées, laissant les réfugiés dans des conditions de vie précaires et insalubres. Les prix au marché ont explosé avec la coupure des échanges transfrontaliers, aggravant la vulnérabilité de cette population déjà traumatisée.
Une situation explosive qui requiert une action urgente
Adoum Mahamat Ahmat, coordinateur départemental de la Commission nationale d’accueil de réinsertion des réfugiés, tire la sonnette d’alarme sur la capacité limitée à répondre aux besoins de cette population grandissante. Les ressources essentielles telles que la santé, l’alimentation, l’eau et les abris sont insuffisantes pour subvenir aux besoins de cette communauté doublement nombreuse. Le gouvernement a dû allouer des terres pour la construction de trois nouveaux camps d’accueil, mais la tâche est immense et nécessite un soutien international urgent pour éviter une catastrophe humanitaire majeure.