Vendredi, l’opposant Succès Masra est retourné à N’Djamena après des semaines de négociations et un accord avec les autorités, marquant ainsi une étape cruciale pour la transition au Tchad. Ce retour souligne la nécessité de poursuivre vers l’inclusivité du processus, car le pays se dirige vers un référendum constitutionnel en mi-décembre et des élections l’an prochain pour conclure cette période de transition.
Auréolée du succès symbolique que constitue le retour de Succès Masra, la facilitation congolaise devrait maintenant travailler à obtenir de nouvelles avancées. Après son audience avec le président de transition Mahamat Idriss Déby, l’envoyé spécial de Felix Tshisekedi, Didier Mazenga, a lancé un message fort, appelant tous les acteurs hésitants à se joindre au processus. Le président congolais se dit prêt à recevoir ces acteurs pour conclure de nouveaux accords.
Cependant, des questions subsistent quant à l’inclusivité de cet accord. Pour plusieurs organisations, l’accord de Kinshasa ne concerne que le parti les Transformateurs de Succès Masra, excluant ainsi les autres groupes qui jusqu’à présent se sont tenus à l’écart de la transition. La plateforme Wakit Tama déplore cet “émiettement des négociations” et appelle à un “accord global”. Elle estime que les autorités devraient prendre l’initiative d’un “nouveau dialogue”, car les conditions actuelles ne semblent pas réunies pour le retour de tous les acteurs tchadiens.
À N’Djamena, malgré le retour de Succès Masra, certains acteurs continuent de critiquer l’impartialité de la facilitation, notamment l’opposant Yaya Dillo et la Ligue tchadienne des droits de l’homme. Ils remettent en question la perspective d’une loi d’amnistie et appellent à davantage de garanties pour la protection des droits de l’homme et l’équité du processus.