Le mardi 4 février marque la fin du Conseil national de transition (CNT) et l’installation officielle de la nouvelle Assemblée nationale au Tchad. Cette Assemblée a été élue lors des élections du 29 décembre dernier et se réunit pour la première fois au Palais de la Démocratie, mettant ainsi fin à près de trois ans de gouvernance transitoire.
L’ouverture de cette nouvelle législature a commencé par une intervention du secrétaire général du CNT, marquant le transfert officiel du pouvoir législatif. Le CNT avait été mis en place après la mort du président Idriss Déby Itno en 2021 et a terminé sa mission le 3 février. En attendant l’élection du nouveau président de l’Assemblée, c’est un bureau provisoire, dirigé par le député le plus âgé, qui supervise la première session.
La mise en place de cette Assemblée s’inscrit dans un processus de transition enclenché après la mort d’Idriss Déby Itno et la prise de pouvoir par son fils, Mahamat Idriss Déby. Depuis 2021, le Tchad fonctionnait sous un régime exceptionnel dirigé par le Conseil militaire de transition (CMT), tandis que le CNT jouait le rôle de parlement provisoire. L’installation de cette nouvelle Assemblée nationale marque un retour progressif à une gouvernance plus institutionnalisée.
Le Mouvement Patriotique du Salut (MPS), parti du président Mahamat Idriss Déby, détient la majorité absolue avec 124 sièges sur 188. Cette situation lui donne un contrôle significatif sur les décisions parlementaires. L’une des premières tâches de cette session est l’élection du président de l’Assemblée, et le nom d’Ali Kolotou Tchaimi, ancien vice-président du CNT et membre du MPS, est pressenti pour occuper ce poste.
La dernière Assemblée nationale élue au Tchad remontait à 2011, et son mandat de quatre ans n’avait jamais été renouvelé jusqu’à aujourd’hui. Cette absence prolongée d’un parlement élu a profondément marqué la vie politique tchadienne, rendant la mise en place de cette nouvelle Assemblée particulièrement significative. Durant cette première journée, les députés doivent également désigner un bureau et adopter un règlement intérieur provisoire.
En plus de l’organisation interne de l’Assemblée, les partis politiques désignent leurs chefs de groupe parlementaire, un élément essentiel pour structurer les débats et le travail législatif. Alors que le MPS détient une majorité solide, certains observateurs s’interrogent sur l’équilibre du pouvoir au sein du parlement et sur la capacité de l’opposition à jouer un rôle significatif dans la prise de décision politique.