La scène politique tchadienne est actuellement le théâtre d’un vif débat, suite à l’invalidation par le Conseil constitutionnel de la candidature de Nassour Koursami à la présidentielle, décision annoncée le 24 mars. Membre éminent du GCAP, une coalition d’opposition notoire, Koursami se voit ainsi exclu de la course, une situation qui soulève des interrogations quant à sa légitimité et ses motivations sous-jacentes.
L’origine de cette contestation repose sur des accusations de faux et usage de faux concernant les documents d’état civil de Koursami, mettant en doute son lieu de naissance et sa nationalité. Ce rejet, selon les soutiens de Koursami, serait motivé non pas par des preuves tangibles mais par une volonté de marginaliser sa candidature, d’autant plus qu’il partage ses origines avec le président de transition actuel, Mahamat Idriss Déby. Face à une décision irrévocable du Conseil, l’option de la contestation devant la Cour suprême reste l’ultime recours.
Le Tchad, un pays où l’état civil présente des lacunes notoires, se retrouve une fois de plus confronté à des accusations d’injustice politique. La décision du Conseil constitutionnel, basée sur une ordonnance de 1961 jugée par certains comme obsolète, est au cœur des tensions. Cette ordonnance, bien qu’abrogée en 2013 et 2020, est défendue par les autorités comme encore applicable pour les actes passés jusqu’en 2013, une interprétation qui fait débat.
La démarche de Nassour Koursami souligne la complexité et les défis du système judiciaire et politique tchadien. En cherchant à faire valoir ses droits devant la Cour suprême, il met en lumière les fragilités d’un état civil défaillant et les ambiguïtés du droit applicable. Cette affaire pourrait inciter à une réflexion plus profonde sur la nécessité de réformes judiciaires et politiques au Tchad, dans l’espoir de garantir une plus grande équité dans les processus électoraux.