Dans un communiqué publié dimanche à l’issue d’une réunion de quatre jours, la Conférence des évêques du Tchad a dressé un réquisitoire sévère contre les tueries et les pénuries qui sévissent dans le pays. Les évêques expriment leur inquiétude face à la situation actuelle, soulignant que les maux qui affectent les populations ont tendance à devenir structurels. Selon eux, les tueries se produisent dans la zone d’orpaillage du Tibesti, ainsi que dans le sud du pays, où les populations vivent quotidiennement dans la peur des blessures, des décès, des enlèvements et des destructions de leurs foyers.
Les évêques attribuent ces crimes à l’autorité et à la mauvaise gouvernance, quelles que soient les personnes directement responsables. Ils affirment que le sang et les larmes des Tchadiens ont assez coulé et appellent à un arrêt immédiat de cette situation. De plus, les évêques critiquent les pénuries qui sont incompréhensibles dans un pays producteur de pétrole. Ils dénoncent également les calculs cyniques, le silence de l’État, son absence et le clientélisme.
En ce qui concerne le référendum constitutionnel en préparation, les évêques expriment leur crainte quant aux manipulations des consciences, tout comme lors du Dialogue national inclusif et souverain. Ils dénoncent le népotisme, la corruption et toutes les formes d’exclusion. Ils exhortent donc les fidèles à briser leur silence et à œuvrer courageusement pour garantir que le futur référendum se déroule dans la transparence et la justice, assurant ainsi une véritable et durable paix.
L’évêque de Moundou, Mgr Joachim Kouraleyo Tarounga, vice-président de la Conférence des évêques catholiques du Tchad, met en avant la responsabilité du pouvoir de transition dans les violences en cours dans le sud du pays. Il appelle le gouvernement à mettre un terme à ces violences, déplorant l’indifférence des autorités locales et centrales ainsi que du président de la République qui a tardé à réagir. Selon lui, cette indifférence est interprétée comme une tentative d’intimidation et de dissuasion des citoyens, qui risquent de se décourager et de ne pas participer massivement au référendum à venir.