Trois citoyens russes et un Biélorusse, y compris l’influenceur politique Maksim Shugaley, ont été libérés samedi 16 novembre à Ndjamena après deux mois de détention. Cette annonce a été faite par l’ambassade de Russie au Tchad dans un communiqué sur leur page Facebook. Les quatre hommes avaient été arrêtés mi-septembre, lors du lancement des activités d’un centre culturel russe à Ndjamena, la capitale du Tchad.
Visiblement fatigués mais soulagés, les quatre hommes ont pris la pose devant l’ambassade de Russie avant de s’envoler pour Moscou. Pour l’instant, les raisons de leur arrestation n’ont pas été officiellement communiquées. Cela a suscité de nombreuses interrogations, en particulier en raison de l’implication de Maksim Shugaley, une personnalité connue pour ses actions d’influence politique en Afrique et son lien avec le groupe Wagner.
Maksim Shugaley se présente comme un sociologue et est également directeur de la Fondation pour la défense des valeurs nationales. Son nom est souvent associé à des missions controversées en Afrique, notamment en Libye, où il a été emprisonné pendant un an et demi en 2019 pour une tentative présumée d’influence sur les élections. Shugaley et son collègue Samir Seyfan avaient été arrêtés peu après leur arrivée à l’aéroport de Ndjamena le 19 septembre, où ils venaient participer au lancement des activités d’un centre culturel russe.
Les autorités tchadiennes n’ont fait aucune déclaration au sujet de l’arrestation, de la détention ou de la libération des quatre hommes. Selon des sources proches du gouvernement, leur arrestation aurait été menée par l’Agence nationale de sécurité (ANSE), les services secrets du Tchad. La libération des quatre hommes a coïncidé avec celle de deux banquiers, Ismael Ngakoutou et Brahim Kossi Bichara, mais aucun lien clair n’a été établi entre ces affaires.
En plus des quatre hommes, un représentant de l’agence de diplomatie culturelle russe et son interprète ont également été arrêtés. Les autorités n’ont fait aucun commentaire à ce sujet. Par ailleurs, les proches de Robert Gam, le secrétaire général du Parti socialiste sans frontières, et de son secrétaire aux finances, Abakar Tourabi, affirment que ces derniers sont toujours détenus par l’ANSE.
La présence de personnes russes proches du groupe Wagner, sous couvert d’activités culturelles, au Tchad, soulève beaucoup de questions. Les intentions derrière ces activités restent floues et le silence des autorités tchadiennes ne fait qu’accentuer le mystère, laissant planer des doutes sur la présence de réseaux d’influence étrangers dans le pays.
La libération des quatre hommes pourrait influencer les relations entre le Tchad et la Russie, mais l’avenir reste incertain. La communauté internationale suit de près cette affaire, et de nombreuses questions restent en suspens concernant les autres personnes détenues par l’ANSE. À ce jour, aucune communication officielle ne semble prévoir de clarification.
