Deux mois après les résultats contestés de l’élection présidentielle au Tchad, l’ancien Premier ministre et opposant Succès Masra a enfin brisé son silence. Lors d’une intervention en direct sur les réseaux sociaux le 19 juillet, il a partagé ses préoccupations et revendications concernant la situation politique actuelle dans le pays.
Dans son discours, Masra a fermement contesté les résultats qui ont vu Mahamat Deby proclamé vainqueur. Il a comparé la situation du Tchad à celle de l’Afrique du Sud sous l’apartheid, dénonçant des fraudes électorales massives, des manipulations et des irrégularités. Selon lui, les chancelleries internationales ont félicité ces résultats malgré les preuves de malversations.
Le contexte de cette élection a été marqué par des accusations de fraude et des tensions politiques croissantes. Les critiques de Masra s’appuient sur des allégations de violations des lois électorales, notamment le refus de mettre à disposition des candidats le fichier des résultats, et l’interdiction de filmer les procès-verbaux des bureaux de vote. Ces pratiques, selon lui, ont décrédibilisé les institutions électorales.
Pour rétablir la confiance dans le système électoral, Succès Masra appelle à une recomposition totale des institutions en charge des élections. Il demande également la révision du Code électoral et l’arrêt du nouveau découpage administratif qui, selon lui, favorise certaines régions au détriment des zones plus peuplées.
En conclusion de son intervention, Masra a exigé la libération d’une quarantaine de ses militants emprisonnés depuis la présidentielle. Cette requête souligne l’importance des droits civiques et de la justice pour ses partisans.
La prise de parole de Succès Masra a ravivé le débat sur la transparence et l’équité du processus électoral au Tchad. Ses revendications pourraient inciter à une réforme profonde du système politique du pays, mais elles nécessiteront un soutien tant national qu’international pour aboutir à des changements concrets.