Depuis le 6 janvier, le barreau gabonais est en proie à une crise qui a commencé avec l’élection de Me Raymond Obame Sima en tant que nouveau bâtonnier lors de l’assemblée générale de l’ordre. Cependant, certains avocats ont contesté son élection, estimant qu’il n’avait pas suffisamment d’ancienneté pour occuper ce poste. Suite à cela, un recours a été déposé au Conseil d’État pour annuler la procédure.
Une possible scission du barreau
En attendant la décision du Conseil d’État, la presse a révélé des échanges sur un projet de scission du barreau gabonais. Un avocat, Maître Justin Taty, a été sanctionné pour avoir proposé cette idée de scission. Cette situation a commencé à faire des vagues à l’étranger, notamment auprès de la Conférence internationale des Barreaux (CIB), qui regroupe 47 organisations dans le monde. Selon Maître Bernard Vatier, secrétaire général de la CIB, toute division du barreau est inenvisageable et serait néfaste pour la profession.
Un appel conteste la sanction
Maître Taty a fait appel de sa sanction et continue d’exercer en attendant un jugement. Il estime que la scission était un scénario parmi d’autres évoqués avec des confrères, mais qu’il n’y a pas eu d’acte de scission de sa part. Il conteste donc sa sanction, qui selon lui est injuste et inappropriée. Il espère que le Conseil d’État prendra une décision favorable pour qu’ils puissent envisager une scission.
La crainte d’une déstabilisation
Le bâtonnier, Me Raymond Obame Sima, estime quant à lui que ce projet aurait détruit le barreau et que cette mutinerie porte atteinte à la profession, à son image et à sa stabilité. Le Conseil national français des barreaux a également apporté son soutien au nouveau bâtonnier gabonais, soulignant que la scission remettrait en cause l’autorégulation, l’unité de la déontologie et l’indépendance des avocats.
En attendant le verdict du Conseil d’État, l’affaire a été renvoyée au 21 avril après une audience de plaidoirie qui s’est tenue le 12 avril. La tension au sein du barreau gabonais est donc toujours présente, alors que les avocats cherchent à surmonter cette crise qui pourrait avoir des conséquences à long terme sur la profession.
Achille Gadom