Le Tchad rappelle son ambassadeur au Cameroun pour consultation, en raison de tensions persistantes entre les deux pays à propos d’hydrocarbures. Cette décision fait suite à la nationalisation des actifs de l’ancienne filiale d’ExxonMobil, Esso Tchad, par le gouvernement tchadien, décision contestée par la société britannique Savannah Energy. Les divergences entre les deux pays portent également sur la question de l’acquisition des actifs de Petronas par le Tchad. Le Cameroun est accusé par le Tchad de mettre “à mal” les relations entre les deux pays dans ces dossiers et au sein de la Communauté monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
Les raisons du rappel de l’ambassadeur tchadien
Le 20 avril, Gali Ngothe Gatta, ministre d’État et secrétaire général à la présidence tchadienne, a annoncé à la télévision nationale que le gouvernement tchadien rappelait son ambassadeur au Cameroun pour consultation en raison de tensions persistantes avec Yaoundé. Selon la présidence tchadienne, le rappel de l’ambassadeur est dû à la nécessité pour le Tchad de défendre ses intérêts et sa respectabilité face aux agissements répétés du Cameroun et de ses représentants qui mettent à mal les relations entre les deux pays frères, notamment dans le dossier des hydrocarbures.
Les divergences entre les deux pays sur les hydrocarbures
Les divergences entre le Tchad et le Cameroun portent sur la question de l’acquisition des actifs d’Esso Tchad, ex-filiale du géant américain des hydrocarbures ExxonMobil, par la société britannique Savannah Energy. La présidence tchadienne accuse Savannah Energy d’être une “nébuleuse” derrière laquelle “gravitent de nombreuses personnalités camerounaises et d’autres pays africains qui n’ont cessé d’interférer auprès des officiels tchadiens”. Le Tchad a également dénoncé les agissements inamicaux des représentants du Cameroun dans les conseils d’administration de Cameroun Oil Transportation Company (COTCO) et Tchad Oil Transportation Co (TOTCO). Les autorités tchadiennes affirment avoir essayé d’en discuter avec Yaoundé “par tous les canaux existants” mais sans succès.
Le dossier Petronas
Le Tchad souhaite acquérir des actifs de Petronas et a “déposé, en accord avec cette dernière, un dossier d’agrément comprenant le contrat de session signé entre le Tchad et Petronas auprès des services en charge de la concurrence de la CEMAC”. Toutefois, seul le Cameroun n’a pas répondu aux lettres de demande d’avis de non-objection adressées par la CEMAC à chaque ministre en charge du commerce des pays membres. Cette réponse est nécessaire pour convoquer la commission de la concurrence qui devait statuer sur l’acquisition des actifs de Petronas par le Tchad.