Le président Kaïs Saïed réaffirme son opposition à la présence de migrants subsahariens
Dans une déclaration qui fait écho à ses précédentes prises de position en février 2023, le président tunisien a réitéré le 26 juin son opposition à la présence des migrants subsahariens sur le territoire national. À l’approche de la saison estivale, propice aux départs vers l’Europe, la ville de Sfax est devenue un point de convergence pour les migrants en quête d’une nouvelle vie. Cependant, cette situation a engendré des tensions croissantes sur place.
Une question qui reste sans réponse : pourquoi Sfax ?
Le président Kaïs Saïed a posé hier, le lundi 26 juin, la question suivante : “Pourquoi choisissent-ils Sfax ?” Dans un communiqué diffusé sur Facebook par la Présidence, le chef de l’État tunisien a de nouveau exprimé son opposition à la présence des migrants subsahariens dans le pays. Il a confié à son ministre de l’Intérieur la mission de lutter contre ce phénomène qu’il considère comme source d’insécurité en Tunisie, allant jusqu’à décrire les migrants comme des “terroristes” pour les citoyens tunisiens.
Des tensions exacerbées et des rassemblements anti-migrants
Cette prise de position rappelle les événements qui avaient incité certains pays africains à rapatrier une partie de leurs ressortissants de Tunisie. Des rassemblements anti-migrants ont eu lieu ce week-end à Sfax, organisés à la fois par des habitants et par une frange de l’opposition. Ces manifestations visaient à exercer une pression sur les autorités publiques afin de trouver une solution à la situation sur place. Des incidents et des affrontements entre Tunisiens et Subsahariens sont de plus en plus fréquemment signalés.
Des discours anti-migrants qui alimentent les départs vers l’Europe
Paradoxalement, ces discours hostiles envers les migrants contribuent à une augmentation des départs vers l’Europe. Face à un climat délétère, de plus en plus de migrants subsahariens décident d’accélérer leur traversée vers le continent européen. Cette animosité grandissante survient alors que de nombreux responsables européens se sont rendus en Tunisie pour demander aux autorités de renforcer leur lutte contre l’immigration clandestine. L’Union européenne étudie actuellement la possibilité de renvoyer vers des pays tiers considérés comme sûrs les migrants illégaux arrivés sur son sol. L’inquiétude monte en Tunisie, et de nombreuses voix s’élèvent pour refuser tout accord de ce type.