Le président tunisien Kaïs Saïed a récemment affirmé la position souveraine de la Tunisie face aux pressions extérieures, en particulier de l’Italie, concernant la gestion des flux migratoires. Cette déclaration survient juste avant la visite imminente de Giorgia Meloni, présidente du Conseil italien, prévue pour le 17 avril à Tunis. La Tunisie, ayant été un point névralgique de l’immigration vers l’Europe l’année dernière, reste fermement opposée à être perçue comme un simple pays de transit ou une terre d’accueil pour les migrants illégaux.
Le ton adopté par la présidence tunisienne, qui a communiqué durant la nuit suivie d’une vidéo explicative du président Saïed, souligne une volonté de marquer les esprits tant nationaux qu’internationaux. Ces prises de position sont révélatrices d’une tension croissante avec l’Italie, où Giorgia Meloni insiste régulièrement sur l’importance de contrôler les migrations, un sujet central de sa politique, exacerbé par les chiffres récents indiquant une augmentation des traversées.
Le contexte actuel est marqué par une baisse significative des migrations depuis la Tunisie ces derniers mois, suivie d’une hausse soudaine et inquiétante pour l’Italie, avec 8 000 traversées recensées en trois semaines. Ces fluctuations interviennent à un moment crucial, moins de deux mois avant les élections européennes, augmentant la pression sur les dirigeants européens, dont Meloni, pour qu’ils montrent des résultats tangibles.
Lors de leur rencontre à Carthage, il sera impératif pour Giorgia Meloni et Kaïs Saïed de dépasser ces tensions pour établir un dialogue constructif. Les deux dirigeants devront probablement explorer des terrains d’entente pour collaborer efficacement, malgré les divergences évidentes sur les approches de la migration.