Touadéra lance sa campagne pour le référendum constitutionnel en Centrafrique, suscitant la controverse
Le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, a officiellement lancé sa campagne en faveur du référendum constitutionnel, suscitant une vive controverse dans le pays. Des milliers de partisans du chef de l’État se sont rassemblés dans la capitale, Bangui, pour soutenir le projet de nouvelle constitution, qui permettrait à Touadéra de briguer un troisième mandat présidentiel. Cette initiative intervient alors que le pays est toujours en proie à des tensions et à une rébellion après des années de guerre civile.
Campagne pour le “oui” et aspirations à la stabilité
La campagne a débuté avec enthousiasme, les partisans de Touadéra brandissant des banderoles et scandant des slogans en faveur du “oui”. Les militants, vêtus en majorité de blanc, affichaient leur soutien à la nouvelle constitution, même si elle permettrait au président de se présenter pour un troisième mandat. Mardoché Lagba, un commerçant de 43 ans, a exprimé sa position en déclarant : “Je suis pour le oui, même si cela permettra au président Touadéra de briguer un troisième mandat, pourvu que la stabilité et la sécurité règnent”. Le président lui-même a prononcé un discours dans lequel il a appelé la population à saisir cette occasion pour décider d’un avenir meilleur.
Contestations et craintes de présidence à vie
Cependant, le projet de nouvelle constitution ne fait pas l’unanimité. La veille du lancement de la campagne, environ 500 personnes ont bravé l’interdiction de manifester et ont défilé dans les rues de Bangui pour exprimer leur opposition. Touadéra, qui a été élu en 2016 et réélu en 2020, est accusé par l’opposition et la rébellion de vouloir se maintenir au pouvoir indéfiniment en se faisant réélire en 2025. Les critiques soutiennent que ce référendum pourrait conduire à une présidence à vie et remettre en cause la démocratie et l’alternance politique en Centrafrique.