Le tirage au sort de la Coupe du monde 2026, qui se déroulera ce vendredi 5 décembre à Washington, constituera une première étape décisive pour les neuf sélections africaines déjà qualifiées, avec peut-être une dixième à venir. Cet événement définira les chemins de la compétition pour le contingent le plus important jamais envoyé par le continent à un Mondial, dans un format inédit de 48 équipes.
Ce tirage répartira les nations en douze groupes de quatre. La position des Africaines dans les chapeaux est déjà scrutée. En raison d’une règle attribuant automatiquement le statut de tête de série aux trois pays hôtes (États-Unis, Canada, Mexique), des équipes comme le Maroc (11e mondial au classement FIFA) et le Sénégal se retrouvent reléguées dans le second chapeau. Cette situation les expose potentiellement à des confrontations précoces et périlleuses contre des favoris tels que l’Argentine, la France, le Brésil ou l’Espagne, dès la phase de groupes.
Cette édition 2026 marque une expansion historique de la compétition, passant de 32 à 48 participants, ce qui a permis une augmentation significative des places allouées à la Confédération Africaine de Football (CAF), désormais fixées à neuf ou dix. Cette progression institutionnelle s’inscrit dans une dynamique sportive réelle, portée par les performances remarquées du Maroc, demi-finaliste en 2022, et du Sénégal, champion d’Afrique en cours. Elle consacre aussi le retour de nations majeures comme l’Égypte, l’Algérie et le Ghana, après des absences.
Les perspectives de parcours pour les sélections africaines seront directement modelées par ce tirage. Le nouveau format, qui permet à huit des douze meilleurs troisièmes de se qualifier pour les huitièmes de finale, offre théoriquement une marge de manœuvre plus grande. Cependant, un tirage sévère pourrait condenser plusieurs équipes africaines dans des groupes très relevés, compliquant leur accès au tableau final. À l’inverse, une répartition favorable pourrait permettre à plusieurs d’entre elles de viser légitimement le second tour, voire au-delà, renforçant ainsi le crédit sportif et politique du continent.
Du côté des acteurs, l’attente est mêlée de réalisme et d’ambition. Le défenseur tunisien Montassar Talbi (FC Lorient) exprime une impatience généralisée, affirmant que son équipe “fera tout pour passer au second tour” quel que soit l’adversaire. Cette volonté de se mesurer aux meilleurs est partagée par l’Ivoirien Jean-Philippe Gbamin (Metz), pour qui l’essentiel est de “montrer le meilleur visage du football africain” et de prouver que le continent “peut rivaliser”. Ces déclarations reflètent une mentalité qui a évolué, passant de la simple participation à une affirmation compétitive.
Au-delà du simple adversaire, le tirage déterminera des enjeux logistiques et psychologiques majeurs. Hériter d’un pays hôte, comme le Canada ou les États-Unis, signifie affronter une ferveur locale intense pouvant désavantager l’équipe visiteuse. La répartition géographique des matchs, sur un continent nord-américain très étendu, influera également sur la fatigue des déplacements. Enfin, la règle interdisant à deux nations d’une même confédération (hors UEFA) de se retrouver dans un même groupe garantit une dispersion optimale des forces africaines, évitant les cannibalisme internes et maximisant les chances de qualifications diffuses. Le verdict de Washington posera donc les bases d’une campagne mondiale où l’Afrique, plus présente que jamais, devra transformer sa quantité en performances de qualité.



