Le parti au pouvoir au Togo, l’Union pour la République (Unir), a remporté une écrasante victoire lors des premières élections régionales du pays, tenues le 29 avril 2024. Selon les résultats provisoires annoncés par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), l’Unir a obtenu 139 sièges sur les 179 conseillers régionaux en jeu.
Ces élections, marquant une étape historique pour la démocratie togolaise, ont vu l’Unir s’imposer clairement devant ses adversaires. Les résultats obtenus renforcent la suprématie déjà manifestée lors des précédentes élections législatives, avec une majorité de sièges attribués au parti présidentiel. La confirmation de ces résultats par la Cour Suprême, attendue prochainement, devrait entériner cette victoire.
Ce scrutin régional est une première dans l’histoire politique du Togo. Il s’inscrit dans un contexte de renouvellement démocratique, où le pays s’efforce de mettre en place une structure de gouvernance locale plus représentative. Cependant, malgré l’enjeu, la distribution des sièges a laissé peu de place à l’opposition, qui a dû se contenter des miettes du festin électoral.
La domination de l’Unir pose des questions sur l’équilibre politique et la compétitivité des forces en présence au Togo. Avec une telle mainmise sur le pouvoir régional, le parti au pouvoir a la possibilité de consolider son influence, ce qui pourrait avoir des implications significatives sur la gestion locale et la mise en œuvre des politiques publiques.
L’opposition, fragmentée, a vu l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI) obtenir respectivement 9 et 8 sièges. D’autres partis, comme l’Union des forces de changement (UFC) et BATIR, ont chacun remporté 5 sièges, illustrant ainsi la difficulté de s’opposer efficacement à la machine présidentielle.
Bien que l’Unir célébre sa victoire, une partie de l’opposition dénonce un “hold-up électoral”. Cependant, à ce stade, aucun recours légal n’a été formellement introduit. Cette situation souligne la tension persistante et le scepticisme quant à l’équité du processus électoral, même si la participation a été relativement élevée, avec un taux de 61,03% d’électeurs actifs parmi les inscrits.