Le dimanche 23 mars 2025, l’opposition togolaise a réaffirmé sa position contre la nouvelle Constitution du pays, promulguée le 6 mai 2024, qui a instauré un régime parlementaire. Lors d’un rassemblement à Akassimé, au centre-ville de Lomé, des responsables politiques et de la société civile ont exprimé fermement leur rejet de cette réforme, qu’ils considèrent comme un “coup de force” qui fragilise le régime démocratique du Togo.
Les leaders de l’opposition se sont succédé pour dénoncer la nouvelle Constitution. Le professeur David Dosseh, porte-parole du front citoyen Togo-Debout, a affirmé que ce texte constitue un “véritable coup de force” contre la Constitution de la IVe République, soulignant l’importance de rester mobilisés pour défendre la démocratie. Paul Dodzi Apévon, leader des Forces Démocratiques pour la République, a souligné les risques de cette réforme pour l’avenir du pays, en évoquant la perte progressive de liberté et d’autonomie sous l’effet de ce nouveau régime. Jean-Pierre Fabre, de l’Alliance Nationale pour le Changement, a quant à lui dénoncé l’institutionnalisation d’une “dictature personnelle et militaire” à travers cette révision constitutionnelle.
Ce rassemblement s’inscrit dans un contexte politique tendu au Togo, où la nouvelle Constitution est perçue par une grande partie de la population et des acteurs politiques comme un renversement de l’équilibre institutionnel. En adoptant un régime parlementaire, ce texte modifie de manière significative le système politique du pays, éloignant le pouvoir exécutif du président élu au suffrage universel direct. L’opposition, qui a largement critiqué cette réforme, considère qu’elle remet en question les acquis démocratiques et renforce le contrôle du pouvoir exécutif au détriment de l’équilibre institutionnel.
Les tensions autour de cette réforme constitutionnelle devraient persister, car l’opposition s’engage dans une lutte politique de longue haleine pour revenir à un système présidentiel élu au suffrage universel direct. Le retour à l’ancienne Constitution semble être l’objectif principal des opposants, qui estiment que la démocratie togolaise est en danger. Toutefois, cette bataille pourrait durer encore plusieurs années, avec des manifestations possibles et des tensions de plus en plus vives entre le gouvernement et l’opposition.
Le rassemblement à Akassimé a été marqué par un large soutien populaire, avec une foule qui s’est rassemblée pour écouter les interventions des leaders de l’opposition. Cette mobilisation démontre un désaveu massif de cette nouvelle Constitution parmi une partie de la population togolaise. À mesure que les tensions augmentent, les manifestations risquent de se multiplier, mettant une pression supplémentaire sur le gouvernement, qui devra répondre aux préoccupations soulevées par les opposants tout en maintenant l’ordre public.
Dans les semaines à venir, la situation politique pourrait se dégrader, les divergences sur la Constitution devenant un point focal du débat public. La question de savoir si le Togo évoluera vers un véritable régime parlementaire ou s’il reviendra à un système présidentiel sera au cœur des discussions, tant au niveau national qu’international. La communauté internationale, notamment les organisations régionales africaines, suivra de près l’évolution de cette situation pour évaluer les implications sur la stabilité politique et les droits démocratiques au Togo.