L’Afrique confirme sa progression dans l’univers des technologies et de l’innovation. Treize pays africains figurent cette année dans le classement mondial des 100 meilleurs écosystèmes de start-up, publié le 21 mai par le cabinet spécialisé StartupBlink. L’Afrique du Sud conserve sa place de leader sur le continent, suivie du Kenya, de l’Égypte et du Nigeria. Du côté des villes, seules Lagos et Le Caire intègrent le Top 100 mondial des hubs urbains les plus dynamiques pour les start-up.
Le rapport, intitulé Global Startup Ecosystem Index 2025, s’appuie sur 33 indicateurs répartis en trois catégories principales : la densité (nombre de start-up, espaces de coworking, événements dédiés, etc.), la qualité (montant des investissements, présence de licornes, centres de R&D, filiales de multinationales), et l’environnement des affaires (infrastructure numérique, fiscalité, niveau de corruption, libertés sur Internet, etc.). Ce cadre méthodologique permet d’évaluer la robustesse des écosystèmes et leur capacité à soutenir l’innovation technologique.
Si l’Afrique du Sud se maintient au 52e rang mondial, d’autres pays ont connu une progression significative. Le Kenya, désormais 58e, gagne cinq places par rapport à l’année précédente. Suivent l’Égypte (65e), le Nigeria (66e), le Cap-Vert (75e), le Ghana (81e), la Tunisie (82e), la Namibie (85e), le Maroc (88e) et le Sénégal (92e). L’Ouganda (94e), le Rwanda (96e) et la Somalie (100e) complètent le classement. Dix pays africains enregistrent une amélioration, notamment la Tunisie (+8 rangs), le Ghana (+7) et le Maroc (+4), tandis que le Nigeria et le Sénégal reculent.
En dehors des pays, le classement intègre aussi une analyse par ville. Deux capitales africaines émergent nettement : Lagos (76e) et Le Caire (90e). Ces métropoles se distinguent par un écosystème entrepreneurial riche, structuré autour de licornes locales, d’un fort tissu de jeunes entreprises innovantes et de la présence d’incubateurs influents. Leur visibilité internationale reste toutefois limitée par rapport à des villes asiatiques ou européennes.
Ces résultats confirment le développement graduel d’un écosystème technologique africain plus mature. La montée en puissance de pays comme la Tunisie ou le Ghana, combinée à la stabilité de l’Afrique du Sud, montre une volonté croissante d’investir dans la tech, malgré des défis persistants liés aux infrastructures, à l’accès au financement ou à la gouvernance. Certains pays réussissent à tirer parti de la diaspora, des partenariats internationaux ou de politiques publiques incitatives pour dynamiser leurs écosystèmes.
À long terme, la consolidation de ces écosystèmes pourrait avoir un impact structurant sur l’économie du continent. Création d’emplois, montée en compétence des jeunes talents, innovations dans les services publics ou les fintech : les start-up africaines ont un rôle clé à jouer dans la transformation économique. Pour rester compétitifs, les États devront poursuivre leurs efforts en matière d’accès à Internet, de stabilité juridique et de soutien à la recherche.