Donald Trump, autrefois critique virulent des cryptomonnaies, se mue aujourd’hui en fervent défenseur du bitcoin en initiant la création d’un groupe de travail chargé d’étudier la constitution d’une réserve stratégique nationale en cryptos.
À peine investi, le 47e président des États-Unis a signé un décret ordonnant la formation d’un comité spécialisé, présidé par David Sacks, entrepreneur proche d’Elon Musk. Sur sa plateforme Truth Social, Trump se présente comme le « tsar de la crypto et de l’IA de la Maison Blanche », soulignant l’ambition de donner au bitcoin une légitimité institutionnelle et de transformer le secteur.
Le bitcoin, créé en 2009 par Satoshi Nakamoto, a évolué d’un système de paiement pair-à-pair en open source vers un actif qualifié « d’or numérique ». Son essor, accéléré par l’adoption par les institutions et le lancement d’un ETF en 2024, s’inscrit dans un contexte de révolution financière et technologique, où la décentralisation se confronte aux impératifs de régulation.
L’initiative de Trump ouvre des perspectives majeures : certains observateurs y voient le prélude à une réserve nationale de cryptomonnaies, susceptible de contribuer, à terme, au remboursement partiel de la dette américaine. Toutefois, cette stratégie soulève également des interrogations quant à l’impact potentiel sur le principe fondamental de décentralisation du bitcoin.
Parallèlement, Trump a lancé un « meme coin » baptisé « $Trump », dont la concentration – 80 % des jetons détenus par lui-même – alimente le débat sur une possible manipulation de marché. Des experts mettent en garde : si cette démarche est perçue comme un simple coup d’éclat électoral, elle pourrait également fragiliser la crédibilité des cryptomonnaies.
Pour l’heure, le décret demeure symbolique, et le marché, après un pic suivi d’un recul du bitcoin, reste en veille. L’avenir dira si l’engagement de Trump se traduira par des actions concrètes capables de redéfinir la position des États-Unis dans la finance numérique, ou si l’effet d’annonce se dissipera face aux défis d’un secteur en pleine mutation.