L’administration Trump soulève des interrogations sur le futur du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM). Selon le portail The Africa Report, la question de maintenir une présence militaire américaine sur le continent est en débat, avec des ramifications potentielles sur la stratégie de défense des États-Unis. Le général Michael Langley, chef de l’AFRICOM, est prévu pour témoigner devant la commission des forces armées du Sénat américain le 3 avril, marquant le début d’une série d’auditions cruciales sur ce dossier.
La remise en question de l’AFRICOM s’inscrit dans un contexte où l’administration Trump cherche à réduire les dépenses militaires. NBC News a rapporté le 18 mars qu’une des options envisagées serait de fusionner l’AFRICOM avec le Commandement américain en Europe (EUCOM), une décision qui pourrait entraîner des économies substantielles. Cette fusion pourrait également réorganiser l’approche stratégique des États-Unis envers l’Afrique, notamment en réévaluant la nécessité de bases militaires et de déploiements à long terme sur le continent.
Depuis sa création en 2007, l’AFRICOM a pour mission de renforcer la sécurité, de contrer les menaces terroristes et de soutenir les gouvernements africains dans leur lutte contre les groupes armés. Cette présence militaire a pris de l’ampleur avec l’intensification des conflits liés aux djihadistes, notamment au Sahel et en Somalie. Cependant, ces dernières années, certains observateurs américains ont remis en question l’efficacité de l’AFRICOM, citant notamment les coûts élevés et les résultats mitigés face à des défis géopolitiques croissants.
L’avenir de l’AFRICOM semble incertain à court terme, car la fusion avec le commandement européen, si elle est mise en œuvre, pourrait redéfinir les priorités militaires des États-Unis en Afrique. Un tel réajustement pourrait affecter la coopération avec des pays partenaires, notamment dans la lutte contre le terrorisme et la gestion des crises sécuritaires régionales. Le rôle de l’AFRICOM dans le maintien de la stabilité pourrait ainsi être réexaminé à travers le prisme des nouvelles priorités de Washington, ce qui laisse entrevoir des changements dans la coopération militaire bilatérale avec les nations africaines.
L’incertitude autour de l’AFRICOM pourrait aussi avoir des répercussions sur la coopération militaire entre les États-Unis et les pays africains. La réduction de la présence militaire américaine pourrait affaiblir les relations avec des alliés régionaux, qui bénéficient actuellement de formations, d’équipements et d’un soutien tactique. D’autre part, certains analystes estiment que cette redéfinition pourrait offrir une opportunité pour l’Afrique de renforcer ses propres capacités de défense et de mieux coordonner ses actions avec les partenaires régionaux, réduisant ainsi sa dépendance à l’égard des puissances extérieures.
Certains experts estiment que la révision de la présence militaire américaine en Afrique pourrait entraîner un désengagement stratégique, surtout si la fusion avec l’EUCOM est réalisée. Toutefois, d’autres soulignent qu’un réajustement pourrait en réalité permettre de concentrer les ressources sur des priorités plus ciblées, notamment la lutte contre les réseaux terroristes transnationaux, sans pour autant compromettre la stabilité du continent. Pour les gouvernements africains, ce débat met en lumière la nécessité de diversifier leurs partenariats militaires et de renforcer la coopération régionale pour garantir leur sécurité face aux menaces en constante évolution.